Devant le ministère de la Justice, un sit-in est prévu demain pour la libération du moudjahid Mohamed Gharbi condamné pour avoir tué un émir repenti. L'initiative revient au collectif Libérez Mohamed Gharbi qui demande l'aboutissement du traitement du dossier déposé à cet effet. La mobilisation pour la libération de Mohamed Gharbi reprend forme. Le collectif Libérez Mohamed Gharbi (LMG) se réactive suite à la petite halte observée depuis l'annonce de la grâce présidentielle accordée le 4 décembre 2010 à l'ancien moudjahid. Un acquis de taille pour tous ceux qui se sont réunis autour de cette revendication, étant donné que la grâce accordée à l'ancien moudjahid, emprisonné depuis 2001, lui permet justement de bénéficier d'une libération conditionnelle. Mais la peur que la procédure judiciaire menant à sa libération ne s'éternise ravive justement cette mobilisation. Un freeze (une mobilisation éclair, ndlr) est d'ailleurs prévu demain à 13h devant le ministère de la Justice pour accélérer la procédure de libération conditionnelle, dont la demande a été adressée il y a deux semaines au juge d'application des peines de la prison de Khenchela. A travers ce rendez-vous, les jeunes «LMGistes» entendent réaffirmer leur détermination à voir l'ancien patriote enfin libéré. Ils brandiront durant 3 minutes des pancartes sur lesquelles seront écrites leurs revendications afin de continuer à défendre cette cause. Condamné à mort pour le meurtre de Ali Merad, terroriste repenti à la faveur de la concorde civile, qui le menaçait dans sa ville natale, Souk Ahras, le moudjahid a vu sa peine réduite à 20 ans de réclusion après la fervente mobilisation organisée par LMG depuis septembre 2010. «Le combat continue tant que sa libération définitive n'a pas encore eu lieu», explique Khaled, l'un des initiateurs du mouvement LMG. Selon lui, «la grâce présidentielle devait rendre sa libération incessamment mais les lourdeurs administratives retardent la procédure. Nous nous réunirons demain à 13h devant le ministère de la Justice pour demander l'accélération de la procédure de sa libération conditionnelle. Les membres de LMG international organiseront également demain des freeze à Paris et Montréal. Nous sommes inquiets car il est libérable depuis le 11 février et chaque jour qui passe est un véritable supplice pour ce vieil homme». Mourad Gharbi, fils de l'ancien moudjahid, joint hier par téléphone, partage cette même inquiétude : «Je lui ai rendu visite il y a quelques jours et il m'a semblé plus fatigué que jamais. Il est à bout de nerfs, malade et résiste de moins en moins à l'isolement.» Actuellement sur le bureau du ministre de la Justice, le dossier de sa demande de libération conditionnelle devrait, selon Me Boutamine, avocat de Mohamed Gharbi, avoir «forcément une réponse favorable».