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Mon espoir de paix, de tolérance et d'unité en Afrique du Nord et au Moyen-Orient... Quincy Jones. Musicien, compositeur, producteur, arrangeur et chef d'orchestre
Nous avons rencontré une légende vivante de la musique, en marge du 10e Festival Mawazine (musiques du monde) de Rabat (Maroc), qui s'est déroulé du 20 au 28 mai dernier. Qui n'est autre que Quincy Jones, le producteur américain de l'album mythique Thriller, de Michael Jackson. C'était au Conservatoire national de musique et de danse de Rabat où il a fait don d'un piano neuf et onéreux de marque Yamaha aux élèves. - Vous venez de faire don d'un piano qui coûte très cher aux élèves du Conservatoire national de musique et de danse de Rabat. Un geste pédagogique et mélomane… Absolument ! Sans prétention ni paternalisme. C'est avec beaucoup d'affection que j'offre ce modeste piano aux élèves du conservatoire de Rabat. - Un piano, un instrument de musique symbolique… Oui, un piano, c'est la mélomanie, la composition, le répertoire universel… Et puis, c'est l'espoir de voir l'éclosion de jeunes talents à l'échelle mondiale. Je suis venu, ici, au Conservatoire national de musique de Rabat, pour encourager ces élèves et leur apporter ma caution. - C'est aussi cet esprit de partage universel que vous exhortez et rappelez souvent… Tout à fait ! La musique n'a pas de frontière. La musique est un langage universel. La musique, c'est la voix de Dieu. C'est le reflet de l'âme. Tu la vois et tu la sens. J'apprends beaucoup et tous les jours de la musique africaine, arabe ! Il s'agit de fusion d'une débauche de labeur et un partage de l'émotion et de ce qui est traditionnel. Je suis fasciné par la musique soufie. Cela ressemble au blues et au gospel. J'aime aussi le chant religieux (médih musulman). Dieu nous a donné 12 notes (les fameuses twelve-bars's blues). La musique est un miroir du peuple. Lionel Hampton (le grand jazzman américain) me disait au début de ma carrière : «Déguste la gastronomie, écoute la musique et apprend un, deux ou trois mots et tu comprendras le pays que tu visites.» - Un partage aussi avec la musique arabe, notamment maghrébine… Et message de tolérance musicale et humaine, de paix… Oui, une bonne intelligence humaine et humaniste. Avec un message de paix, de tolérance, d'espoir et d'unité. Absolutely ! - Vous êtes-vous déjà rendu en Algérie… En effet, j'ai tourné en Algérie, ici au Maroc, en Tunisie et au Moyen-Orient, notamment en Syrie, à Damas en 1953 avec Lionel Hampton et une autre fois, en 1956, comme directeur artistique et trompettiste de Dizzy Gillespie (légende du jazz). Lors de ces visites et expériences, j'ai été témoin de construction de ponts jetés entre les peuples et les cultures. Je crois que si on laisse le choix au peuple, il aspirerait à un monde de paix, de prospérité… - Justement vous produisez, avec le compositeur Red One et le Global Gumbo All Stars, le We Are The World panarabe : Bokra (Tomorrow)… Bokra (Tomorrow, demain) est mon espoir de voir cette chanson servir d'appel de clairon aux peuples d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient qui partagent ce désir de paix, d'espoir, d'unité et un lendemain meilleur pour se fédérer et réaliser ce rêve aux valeurs communes en ce moment crucial de l'histoire de la région (Maghreb et monde arabe). - Vous savez qu'on vous aime en Algérie, au Maghreb, avec le regretté Michael Jackson… I love you too man ! (je vous aime aussi mec). Voilà, c'est cela l'esprit de partage. - C'est «Gumbo»… (Sourire). Tu l'as bien dit. C'est «Gumbo». Le goût, c'est «Gumbo» (la formation Global Gumbo All Stars). What's this all about ! (c'est à propos de tout cela).