Durant deux jours, l'usine de la céramique d'Ibn Ziad (30 km au nord-est de Constantine) a été paralysée par la grève des travailleurs qui ont répondu à l'appel du syndicat. Les 211 travailleurs appréhendent la perte de leurs emplois et s'insurgent pour la première fois pour dénoncer la situation catastrophique de leur usine, mise en vente il y a quelques mois. Le non-paiement de la majoration des salaires décrétée depuis le 1er janvier 2004 et le gel de l'argent de la mutuelle depuis 1996 sont autant de griefs retenus contre le directeur dont on exige le départ. Les grévistes revendiquent également l'institution d'une commission d'enquête pour rétablir la vérité sur l'emploi de cet argent et le non-paiement des cotisations à la CNAS et les factures de Sonelgaz au moment où l'usine marche très bien, nous affirme un travailleur. D'ailleurs, poursuit-il, le paiement des salaires se fait en espèces depuis plus de deux années. Nos tentatives de joindre le directeur de l'usine sont restées vaines. Sa réunion avec les représentants syndicaux a duré plusieurs heures, mais s'est soldée par la suspension de la grève jusqu'à la tenue de l'assemblée générale prévue pour lundi.