Le PDG d'Air Algérie, Wahid Bouabdellah, a été démis de ses fonctions, hier, après quatre années de fortes turbulences qui ont ébranlé la compagnie nationale. Il sera remplacé dans ce poste par Mohamed Salah Boultif, l'actuel PDG de Tassili Airlines, filiale du groupe Sonatrach. Un enfant de la boîte qui était, dans un passé récent, membre de l'Organisation internationale de l'aviation civile au Canada. Il est présenté comme étant un proche de l'actuel ministre de l'Energie et des Mines. Son nom a été souvent pressenti à ce poste depuis le décès de l'ancien patron de la compagnie, Tayeb Benouis. Si officiellement aucune information n'a filtré sur les raisons de ce «limogeage», des sources concordantes affirment que la décision a été prise lors d'une réunion du conseil d'administration de la compagnie qui s'est tenue, hier, au siège du ministère des Transports. La tutelle ne s'est pas empressée de rendre publique l'information. Un black-out total. Manière de faire moins de bruit à ce changement. Et curieusement, l'on a annoncé l'installation de Fayçal Kellil, président du directoire de la Société de gestion des participations de l'Etat (SGP-Sogeports), à la tête de Tassili Airlines en remplacement de Mohamed Salah Boultif, sans pour autant donner la destination de ce dernier. Si la nomination de Boultif été prévisible, paradoxalement le départ du désormais ex-PDG d'Air Algérie a été «précipité». Cela dit, Wahid Bouabdellah a menacé de quitter ses fonctions à plusieurs reprises. Il avait parlé, l'an dernier, de situation «d'instabilité du fait des lobbys dirigés par un responsable d'une structure dépendante du Premier ministère». Nommé à la tête de la compagnie nationale en mars 2008, Wahid Boubdellah a hérité d'une situation plus ou moins délicate. Cependant, après quatre années passées à la tête du pavillon national, il n'a pas pu redresser une compagnie qui battait de l'aile. Il quitte une compagnie au plan de vol incertain. La qualité de service s'est nettement dégradée, incapacité à faire face à une concurrence féroce. Et pas seulement. Air Algérie a failli être «blacklistée» par l'Union européenne. Il lui a été reproché «des manquements dans le domaine de la navigabilité et de l'exploitation des appareils et infractions dans les licences du personnel navigant». Wahid Bouabdellah, qui est également membre du comité central du FLN, a géré par le passé plusieurs entreprises nationales, dont la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (CNEP) et l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP).