Les affrontements ont repris, hier, à N'gaous (80 km au sud-ouest du chef-lieu de wilaya de Batna) entre la population et les forces de l'ordre. Des dizaines d'individus, qui ont participé à la marche organisée dans la matinée pour exiger la libération des manifestants arrêtés dimanche, se sont heurtés à la riposte des policiers avant que le face-à-face ne se transforme en violent accrochage. La veille, et à la suite de l'affichage de la liste des bénéficiaires d'un quota de 163 logements sociaux, plusieurs dizaines de personnes déçues se sont attaquées au siège de l'APC et ensuite à celui de la daïra lequel a subi de sérieux dégâts. On a signalé l'agression de plusieurs femmes employées, membres de la commission d'étude des dossiers des demandeurs de logement. Les manifestants ont investi par la suite la RN78 reliant Biskra à Sétif via N'gaous, paralysant ainsi la circulation automobile. Le renfort de la police, dépêché sur les lieux, a dû faire usage de bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. Une unité de la gendarmerie de Barika s'est déplacée aussi pour parer au pire.Hier, les affrontements ont été plus violents encore, faisant au moins 20 blessés parmi les forces de l'ordre alors que le nombre des émeutiers arrêtés a atteint 27 individus, parmi eux un mineur et un homme pris en flagrant délit dans un atelier de fabrication de cocktails Molotov. Les manifestants ont bloqué aussi, et ce, pour le deuxième jour consécutif, la RN78.Pour rappel, c'est la liste des bénéficiaires de logements sociaux qui a mis le feu aux poudres à N'gaous. Les contestataires accusent le P/APC et le chef de daïra d'avoir favorisé leurs proches, exigeant l'élaboration d'une nouvelle liste, le départ du président de l'APC et celui du chef de daïra. Par ailleurs, à Aïn Touta (30 km au sud de Batna), un homme et une femme ont menacé dimanche de se suicider en grimpant sur des poteaux électriques de haute tension suite à l'affichage de la liste des bénéficiaires de logements sur laquelle leurs noms ne figuraient pas. Sonelgaz a dû couper le courant pour éviter leur électrocution. D'autres localités de la wilaya (Chemora, Boulefraïs, Tazoult et Aïn Yagout) ont vécu, il y a un mois, des violences similaires, pour le même motif. Les autorités de wilaya craignent le pire pour la commune mère où on est en attente de l'attribution d'un quota de 888 logements.