La ville d'Adrar, située à 1540 km au sud-ouest d'Alger, a connu dans la nuit de lundi à mardi de violents affrontements qui ont opposé des groupes de jeunes à des policiers de la brigade anti-émeutes. Ces violences ont éclaté à la suite de l'affichage, lundi, de la liste des bénéficiaires des logements sociaux dont le nombre ne dépasse pas les 375 alors que la région d'Adrar a enregistré plus de 16.000 demandes de logements. « Le nombre insignifiant des logements sociaux distribués a suscité la colère des citoyens. Les plus jeunes ont alors protesté dans les rues. Les autorités locales ont anticipé cette situation. Et pour cause, à la veille de l'affichage de la liste des bénéficiaires, des renforts policiers, en provenance de Béchar, ont été dépêchés à Adrar pour parer à un éventuel mouvement de protestation », nous apprend le correspondant d'El Watan dans la wilaya d'Adrar. Cependant, ces renforts policiers n'ont pas réussi à empêcher le déclenchement des protestations dans les rues et les quartiers populaires d'Adrar. Pour preuve, lundi après-midi, des groupes de jeunes ont affronté à coups de pierres les éléments de la brigade anti-émeutes mobilisés au niveau du siège de la daïra. Des jeunes manifestants en colère ont tenté de forcer le corridon sécuritaire pour exprimer leur exaspération dans les locaux de la daïra. Il leur a fallu que les policiers recourent au gaz lacrymogène pour disperser les protestataires. Mais le soir, à partir de 22 h, des groupes de jeunes manifestants issus des quartiers populaires de Hattaba et les 400 logements ont investi de nouveau les rues pour en découdre avec les forces de l'ordre. Avec des jets de pierres et des barres de fer, ces jeunes, séparés en plusieurs groupes, se sont accrochés avec les froces de sécurité durant toute la nuit. Ces affrontements ont causé pas moins de 8 blessés parmi les policiers et 14 jeunes manifestants ont été interpellés. Pour l'heure, le clame est revenu dans la ville d'Adrar. Mais le sentiment de colère de la population demeure vif. Abderrahmane Semmar Lectures: