Les travailleurs algériens de la société chinoise de bâtiment, CSCEC, basée dans la commune de Staouéli, à l'ouest d'Alger, ont repris le travail jeudi matin après une grève générale de sept jours. «Le dialogue avec la direction de l'entreprise a été constructif. Nous nous sommes mis d'accord sur une plateforme d'entente. L'employeur s'est engagé à satisfaire la majorité de nos revendications», a expliqué Mohamed Akchiche, secrétaire général de la section syndicale de la CSCEC. Les ouvriers et les cadres algériens de cette société chinoise ont exprimé leur ras-le-bol de leurs conditions socioprofessionnelles en organisant une semaine de débrayage. Les grévistes revendiquaient l'augmentation des salaires, l'application d'un régime indemnitaire digne (indemnité d'expérience professionnelle, primes de rendement, de mission, de transport et de panier) et un système d'œuvres sociales. «Nos doléances sont désormais des acquis. Nous avons même proposé des pourcentages pour les primes. La réponse finale de la direction générale de l'entreprise devrait être officialisée le 4 juillet», a précisé M. Akchiche. Crier victoire n'est pas sans prix à payer pour les syndicalistes. «La direction de l'entreprise m'a attaqué en justice au motif 'd'organisation d'une grève illégale'. Le tribunal de Chéraga a renvoyé mon affaire pour mercredi prochain (6 juillet). C'est une intimidation. Ce n'est même pas moi qui ais décidé d'organiser une grève, mais l'ensemble des travailleurs», s'est indigné M. Akchiche. «Cinquante parmi les soixante-dix travailleurs algériens ont entamé une grève juste après un sit-in organisé par solidarité avec un chauffeur qui a été mis à pied arbitrairement pour 10 jours», a-t-il ajouté. Selon le syndicaliste, les travailleurs sont déterminés à poursuivre leur lutte pour des conditions de travail sereines et décentes malgré «ce type d'intimidation et d'atteinte aux droits syndicaux». Pour rappel, le géant chinois CSCEC a réalisé plusieurs grands projets en Algérie. Actuellement, il est chargé de réaliser l'autoroute Bou Ismaïl-Cherchell sur 48 km, trois nouveaux pôles universitaires (El Affroun, Tipasa et Constantine) et 13 prisons à travers le territoire national.