Se déplacer mieux et autrement la topographie du site d'Alger est contraignante. Avec la densification de la circulation automobile et le parc autoroutier qui reste balbutiant, notamment dans le noyau urbain et sa périphérie, le réseau de transport collectif demeure mal pris en charge. L'activité du secteur public, à savoir l'Etusa, reste concentrée principalement en hyper Centre, où l'entreprise jouit de l'exclusivité des services d'autobus, à partir des principales stations terminus suivantes telles que la Place du 1er Mai, Place Audin, Place des Martyrs, Ben Aknoun, El Harrach, Bachedjarah... Une gestion au rabais d'une entreprise publique qui peine à résorber le flux des passagers, laissant le soin au secteur du transport privé d'assurer les dessertes qui lient, notamment les centres urbains de banlieue aux hameaux et cités juchés sur les hauteurs des communes relevant de la wilaya d'Alger. Si la multiplication des opérateurs privés a permis d'augmenter de manière très significative l'offre quantitative des transports collectifs dans la wilaya d'Alger, la dégradation des conditions de déplacement dans la capitale demeure criante. Les anomalies, carences et dysfonctionnements des transports urbains, sont manifestes bien que le premier tronçon du tramway soit mis en circulation, en attendant l'opérationnalité de la première rame du Métro d'Alger. Il y a aussi le réseau de moyens de mobilité complémentaire tel le projet de réalisation d'autres téléphériques (Oued Koriche-Bouzaréah et Grande-Poste-El Biar). Nous avons eu vent également du funiculaire qui doit tracter les usagers à partir de la Grande-Poste jusqu'à El Biar, mais le projet est tombé à l'eau, apprend-on. L'ambition du PDAU et du département du transport est revue à la baisse, semble-t-il. Mais ce qui est désolant, c'est de voir les ascenseurs publics urbains non opérationnels depuis des lustres. Réalisés à l'époque coloniale, ces appareils adaptés aux fortes ruptures de pente de nombreux quartiers d'Alger sont en panne, sinon cadenassés pour raison sécuritaire – comme certaines rues radiales bouclées par des institutions publiques. Pourtant, ce moyen, qui se veut un raccourci, soulage beaucoup les usagers, particulièrement vieilles, vieux et autres visiteurs de passage trimballant sacs et ballots au sortir de la gare d'Alger, où le dispositif qui domine le port ne fonctionne plus. Ce n'est pas moins valable pour l'autre appareil qui relie la rue Larbi Ben M'hidi à la rue Docteur Saâdane (Palais du gouvernement) ou celui assurant la verticalité de la rue Didouche Mourad vers le boulevard Mohamed V. Et passe l'ascenseur sis au lieu-dit «El Kouri» qui est rasé à la rue Omar Benaïssa. Alors l'Etusa procède-t-elle à la mise à niveau de ces engins mécaniques avant la prochaine ascension inaugurale ? C'est tout le mal qu'on lui souhaite.