Après que sa nature juridique eut été transformée en 1995 en Epic, l'Entreprise publique des transports urbains et suburbains (Etusa) passe en 1998 EPE/SPA sous la tutelle du holding services, avant de retrouver son statut d'Epic en 2003. Relevant du ministère des Transports, l'Etusa d'Alger possède actuellement un parc de 254 bus assurant des rotations sur 39 lignes urbaines de l'Algérois en sus de la gestion de deux ascenseurs, d'un escalator ainsi que quatre téléphériques. Ces derniers, dont deux sont à l'arrêt (Bologhine-Notre Dame d'Afrique et Oued Kniss-Palais de la culture), font l'objet d'une rénovation, indique le directeur de l'exploitation de l'Etusa, Rabie Hellal. Ce dernier précise que « bientôt 12 tribus articulés, d'une capacité de 207 places chacun, viendront renforcer la gamme du parc d'exploitation de l'Etusa ». Ces mégabus de 24 m sillonneront l'axe côtier entre El Harrach à l'est et Aïn Benian à l'ouest. Un moyen de transport qui permettra de résorber un tant soit peu le flux des usagers, notamment lors de la période estivale. Quant à l'ascenseur de Port Saïd, l'Etusa a préféré le mettre hors d'usage à cause, rappelle notre interlocuteur, de la passerelle dont « l'état présente un danger ». L'Etusa tente depuis 2003 de se redéployer et reconquérir sa part de marché dans le secteur du transport urbain. Ainsi, entre 100 et 120 000 personnes empruntent les lignes de l'Etusa qui, faut-il noter, continuent à assurer, - contrairement au transport en commun privé qui plie bagage dès 18h - quelques dessertes jusqu'à minuit. il faudra non seulement renouveler le parc de véhicules, tout en assurant une bonne maintenance, mais aussi offrir une prestation de qualité. Ce qui n'est pas forcément le cas, déplore le directeur relevant au passage les carences, notamment « au niveau de la gestion de la billetterie qui reste archaïque, et des stations qui sont loin d'offrir les commodités aux usagers de nature à réduire la pénibilité de l'attente ». En effet, l'acte de transport commence dès qu'on met les pieds dans la station, mais le tohu-bohu et l'anarchie qui s'emparent des stations, particulièrement dans les heures de grande affluence, révèlent les failles d'un service public qu'il faudra repenser de concert avec les gestionnaires de la cité, laisse-t-il entendre. La pub mobile, un plus à gagner « Il n'est pas normal que les stations de bus de l'Etusa ne disposent ni de cabine de billetterie ni de toilettes, sans compter l'absence de sécurité, un espace de prédilection où rôdent en permanence des pickpockets », s'indigne l'orateur, s'interrogeant, dans la foulée, sur le manque criant d'abribus, un segment qui relève de l'Etablissement de gestion de la circulation et du transport urbain (EGCTU). Ces derniers temps, les placards de pub Djezzy, Mobilis, Nescafé et autres marques de détergents, affichés sur les panneaux de bus ne passent pas inaperçus. L'opération, à vrai dire, a commencé en 1998, lorsque l'Etusa tenait à relever le défi en développant de manière intelligente cette activité qui peut rapporter gros, permettant à l'entreprise publique de prendre son essor après avoir procédé à la compression de ses effectifs. « Après une période timide pendant laquelle nous avons réussi à habiller quelques bus standard (100 V8 Sonacom), nous sommes arrivés, après un passage à vide allant de 2002 à 2004, à signer des conventions avec cinq agences de pub », nous dit le chargé de communication de l'Etusa, Abbas Ahcène. Un chiffre d'affaires conséquent que le responsable n'a pas daigné nous communiquer. Avec la forte demande, les tarifs d'affichage proposés en 2004 par l'Etusa ont doublé. Ainsi, l'habillage intégral d'un bus, qui se résume dans un pack arrière (petite et grande lunettes) et deux panneaux latéraux, coûte 2500 DA/jour à l'annonceur, avec une remise selon la période du contrat. Pour les cinq premiers mois de l'année en cours, le nombre de bus avec pub mobile est de 152, selon Ahcène Abbas. Un créneau vierge que l'Etusa compte exploiter à souhait. Pour peu qu'elle ne fasse pas grincer les dents des agences de pub qui détiennent l'exclusivité du modèle d'affichage déposé au niveau de l'Institut national algérien de la propriété industrielle (Inapi).