Le nouveau sélectionneur de l'équipe d'Algérie, le Bosnien Vahid Halilhodzic, a déjà pris la mesure de l'immense chantier qui l'attend à partir de sa prise de fonction fixée au mois d'août prochain, à l'occasion d'un regroupement à Paris (France) qui sera sa première prise de contact avec les joueurs. Avant sa venue à Alger, où il a paraphé samedi le contrat qui le lie à la Fédération algérienne de football (FAF) jusqu'en 2013, il a pris soin de s'informer sur le groupe et son parcours au cours des derniers mois. Durant son séjour algérois qui a duré 3 jours, il a mis à profit les quelques heures de temps libre dont il a disposé entre son arrivée, vendredi en fin de journée, son installation à l'hôtel, sa première prise de contact sur place avec le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, la signature du contrat et la conférence de presse qu'il a animée dans la même journée (samedi) pour visionner quelques cassettes de matches des Verts. A l'issue du visionnage des 4 rencontres des éliminatoires de la CAN 2012 (Tanzanie, Centrafrique et 2 fois le Maroc), il a eu ce commentaire : «Ce que j'ai vu n'est pas reluisant pour un mondialiste et demi-finaliste de la CAN 2010.» Ce n'est pas la première fois que ce constat est fait. De nombreux observateurs et entraîneurs ont, à maintes reprises, souligné les carences dans le jeu de l'équipe nationale, même durant ses bonnes périodes. Le successeur de Abdelhak Benchikha est à présent fixé sur la difficulté de la tâche qui l'attend dans les mois à venir. A la fin de l'observation des matches indiqués, il serait resté pantois devant la faiblesse du jeu étalé, ainsi que le rendement individuel des capés. La première chose qui a retenu son attention est «le faible taux de passes exécutées par match. L'équipe d'Algérie a rarement atteint le chiffre de 200 passes par match, alors que la Côte d'Ivoire, par exemple, réalisait plus de 300 passes durant une partie. C'est un indicateur très significatif sur les possibilités d'une équipe. Une formation qui ne contrôle pas trop le ballon subit le jeu automatiquement», a avoué le Bosnien. Pour lui, Centrafrique - Algérie (2-0) est à ses yeux «le match référence» en la matière. Il a été «impressionné» par la faiblesse et l'inconsistance, ce jour-là, de l'équipe nationale. Sur ce chapitre, il a défoncé une porte ouverte. Les commentaires qui ont suivi le match de Bangui avaient souligné, en ce temps, le non-match livré par les Verts. Vahid Halilhodzic a noté que «des joueurs attaquaient et, une fois le ballon perdu, ils ne participaient pas au travail de récupération. Cela a créé un déséquilibre flagrant entre les lignes», a noté celui qui a la mission de remettre la sélection en ordre de marche. Le comportement de certains joueurs, durant les matches, n'a pas échappé à son observation. Il y avait ceux qui étaient dans le match pendant 90 minutes et les autres (nombreux ?) qui s'impliquaient seulement lorsqu'ils étaient en possession du ballon. Cela aussi n'a pas échappé à l'observation du Bosnien. Ceux qui se conduisaient en «sénateurs» pendant les matches seraient dans son viseur. Dans le domaine tactique, il aurait exprimé sa ferme volonté de «revenir au schéma classique dans lequel évoluent les plus grandes équipes et sélections du monde, à savoir une défense à 4, avec autant de joueurs au milieu et 2 attaquants devant». Pour lui, le 3-5-2 a vécu. Ce sont là les premières impressions du nouveau coach des Verts, en attendant les retrouvailles avec les sélectionnés à partir du mois prochain.