La Française Christine Lagarde, qui a pris hier ses nouvelles fonctions de directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), aura fort à faire pour permettre à l'institution qu'elle dirige d'aider, notamment, à contenir les risques que la tourmente grecque fait peser sur le reste du monde. Dès son entrée en matière, Mme Lagarde devra se pencher sur l'épineux dossier de la crise grecque qui continue à faire craindre le pire aux pays de l'Union européenne (UE). Christine Lagarde, annonce le FMI dans son bulletin en ligne, aura à négocier «de difficiles décisions stratégiques pour promouvoir la reprise mondiale et régler la crise de la zone euro». Aussi, note la même source, «un programme de travail chargé attend la nouvelle directrice générale du FMI», et toute l'attention se porte à présent «sur les priorités qui attendent la première femme à être nommée à la tête de l'institution depuis sa création en 1944». Dans cet ordre d'idées, lit-on dans le bulletin du FMI, «l'économie mondiale est toujours secouée par les incertitudes en Europe, les soulèvements au Moyen-Orient, les signes de surchauffe dans certaines économies de marché émergents en croissance rapide et par la hausse des prix des produits de base, qui sont un défi particulier pour les pays à faible revenu». Avec tous ces défis, auxquels l'institution de Bretton Woods est appelée à faire face en toute urgence, Christine Lagarde aura donc assurément du pain sur la planche et son rôle à la tête du FMI sera vraisemblablement jaugé dès les premiers mois de son mandat. Mais bien plus délicat que les dossiers de l'économie égyptienne, les troubles au Moyen-Orient ou encore la guerre des monnaies et la politique de change critiquées par un pays influent comme la Chine, le dossier de la crise grecque sera, à n'en point douter, le principal challenge que devra relever la toute nouvelle patronne du FMI. Très au fait du dossier grec, qu'elle a eu à gérer jusque-là en qualité de ministre des Finances d'un pays de la zone euro, Christine Lagarde devra désormais tenir un rôle autrement plus complexe dans la gestion de ce dossier, tenue qu'elle est de faire preuve de rigueur et d'équité. «Mon seul souci sera d'agir en pleine conformité avec la mission du FMI et de veiller à la bonne utilisation des ressources du Fonds et lors de mes discussions avec les dirigeants européens, je n'hésiterai pas à faire preuve de la franchise et de la fermeté nécessaires, bien au contraire», a-t-elle assuré récemment devant le conseil d'administration du FMI.