Amos Harel et Avi Isacharoff démontrent comment Israël a gagné la guerre contre les Palestiniens et pourquoi il l'a perdue. Les deux journalistes israéliens nous font plonger dans la deuxième Intifadha avec des informations de première main, souvent inédites. A lire d'urgence. Le livre d'Amos Harel et d'Avi Isacharoff (1) est une mine d'informations sur le conflit israélo-palestinien. Ils racontent de l'intérieur une guerre qui n'en finit pas. Très introduits, pertinents, ils ont accès à différentes sources, principalement policières et politiques. Nous sommes dans l'histoire immédiate. La Septième guerre décrit au quotidien les événements qui ont bouleversé le Moyen-Orient depuis septembre 2000, quand Ariel Sharon s'est rendu sur l'Esplanade de la mosquée, jusqu'à la mort de Yasser Arafat à Paris. Les deux journalistes, Amos Harel, 35 ans, spécialiste des questions militaires du quotidien de gauche Haaretz, ancien reporter de Galé-Tsahal, et Avi Isacharoff, 31 ans, spécialiste des territoires palestiniens et des questions arabes à la radio Kol Israël, multiplient la provocation et l'analyse. Le sous-titre est sans commentaire : « Comment nous avons gagné et pourquoi nous avons perdu la guerre contre les Palestiniens ». La cécité politique est des deux côtés, c'est une guerre sans vainqueur ni vaincu. Les auteurs montrent les égarements politiques des responsables des deux camps. Les schémas politiques qui ont caractérisé ce conflit semblent à bout de souffle, devenus outrageusement obsolètes. Pour les deux auteurs, il ne fait aucun doute : « la Palestine aura son Etat. » Amos Harel a toujours regretté que les accords d'Oslo soient si peu suivis. « Nous aurions dû être beaucoup plus généreux, accepter la perspective de l'Etat palestinien, envisager que Jérusalem soit aussi sa capitale, aider au développement de l'économie des territoires », se désole celui qui a accès aussi bien aux autorités israéliennes que palestiniennes. Ce sont d'ailleurs ces deux journalistes qui ont été à l'origine de l'information sur un éventuel empoisonnement de Yasser Arafat. Dans un nouveau chapitre, ils multiplient les révélations sur l'entourage du raïs pendant ses derniers instants. A la lecture de La Septième guerre, nous avons l'impression d'être dans les coulisses de la seconde intifadha, intéressés et en colère à cause de tant de pertes humaines et de tant de gâchis. Car au final, il y aura bien un Etat palestinien viable. Ce n'est qu'une question de temps. Et c'est ce que les auteurs expliquent dans cette parenthèse désenchantée. (1)La Septième guerre d'Israël, Amos Harel et Avi Isacharoff, Editions de l'éclat, Hachette Littératures, 2005.