Durant deux jours, soit lundi et mardi derniers, la salle de conférences de la cité administrative a abrité un séminaire sur la vie et l'œuvre du cheikh Ahmed Hamani, à l'occasion de la visite du ministre des Affaires religieuses, Ghlam Allah, dans la wilaya de Jijel. «La Fatwa et la citoyenneté dans l'esprit du cheikh Ahmed Hamani», est l'intitulé du thème de cette rencontre à laquelle ont pris part des imams, des prédicateurs et des étudiants en sciences coraniques, venus des quatre coins du pays. Natif de la région de Aziar, dans la commune d'El Ancer, wilaya de Jijel, le défunt cheikh était le président du Haut conseil islamique. Décédé en 1998, à l'âge de 83 ans, il avait atteint ce niveau de responsabilité après avoir grimpé les échelons du savoir depuis le début de son apprentissage du Coran dans sa localité natale. Il a été l'élève du père de la renaissance algérienne, cheikh Abdelhamid Ibn Badis, avant d'aller parfaire son instruction à Djamaâ Ezzitouna en Tunisie. Il avait été arrêté et emprisonné durant la guerre de Libération nationale, et il ne sera libéré qu'au mois d'avril 1962 à la faveur du cessez-le-feu. Auteur de nombreuses fatwas, il a laissé derrière lui un riche répertoire, entre œuvres et prédications. En pleine guerre, il avait émis une fatwa de non-observance du Ramadhan pour les moudjahiddine afin d'avoir le courage de combattre l'ennemi. Durant la décennie noire, il s'est élevé contre l'assassinat des Algériens au nom de l'Islam et condamné le combat mené par un musulman contre un autre musulman.