Après une longue période d'hésitations et de tergiversations, la démolition de la mosquée Ahmed Hamani, sise à la nouvelle ville Ali Mendjeli, sera entamée demain. L'information a été confirmée, hier, par Youcef Azzouza, directeur des affaires religieuses et des wakfs de la wilaya, lors de l'émission radiophonique Forum. La mosquée, construite en 2001, et qui a coûté plus de 40 MDA (millions), nécessitera un montant de 15 MDA pour sa mise à terre, bien que l'opération soit prise en charge entièrement et bénévolement par une entreprise privée. Malgré l'insistance des journalistes, l'invité du jour n'a pas voulu s'étaler sur les circonstances dans lesquelles a été menée cette entreprise qui a débouché sur des malformations dans la structure du lieu du culte. Il a fallu quatre expertises et une inspection dirigée par les services du contrôle technique des constructions pour, finalement, décider de démolir une construction qui menaçait sérieusement la vie des fidèles. Si les choses ont été réglées après l'intervention du wali de Constantine pour éviter une catastrophe, à l'instar de celle qui s'est produite, il y a quatre ans dans une mosquée à Tébessa, beaucoup de zones d'ombre persistent dans cette affaire. Le cas de la mosquée Ahmed Hamani ne sera pas le seul, puisque d'autres projets ont été réalisés sur simple engagement des donateurs avec la complicité des associations des mosquées, et en l'absence du moindre contrôle de la part de la direction des affaires religieuses, laquelle se contentera uniquement d'assurer l'affectation d'un imam. L'anarchie, qui a sévi dans le secteur durant des années, a nécessité la mise en place d'une procédure rigoureuse lors du choix de l'assiette, la désignation du bureau d'études, la remise du permis de construire et la condition d'octroi des travaux à une entreprise qualifiée. L'on apprendra, par la même occasion, que la wilaya de Constantine, qui compte 304 mosquées, dont 208 sont habilitées à abriter la prière du vendredi, a bénéficié, depuis deux ans, d'un montant global de 82 MDA pour la réhabilitation de certains sites de la vieille médina, à l'exemple de Dar El Imam, Djamaâ El Kebir, la mosquée Hassen Bey, ainsi que les lieux du culte de Sidi Moghrof, Sayeda Hafsa et la zaouia de Hansala.