Entre l'Algérie et l'Italie, c'est visiblement la lune de miel. Les relations bilatérales entre les deux pays vont tellement bien que le gouvernement italien se dit prêt à signer une série d'accords avec Alger, dont l'un porte sur l'octroi aux Algériens de visas d'entrée sur le territoire de l'Union européenne de longue durée. L'annonce a été faite par Franco Frattini, chef de la diplomatie italienne, en personne, lors d'une conférence de presse animée, hier à Alger, en compagnie de son homologue algérien, Mourad Medelci. M. Frattini a fait savoir, à ce propos, que la deuxième réunion de haut niveau, prévue d'avoir lieu à l'automne prochain à Alger, pourrait ainsi constituer une «opportunité historique» pour élargir la coopération bilatérale. «Nous sommes en train de préparer des accords qui devraient être historiques. Pour moi, le plus important est celui qui porte sur l'octroi de visas de longue durée (…). Il s'agirait d'un accord bilatéral qui vise à faciliter et à promouvoir, dans le respect des règles européennes auxquelles nous (les Italiens, ndlr) sommes soumis, la circulation dans des domaines d'intérêt communs», a indiqué M. Frattini, précisant que c'est sur des points tels que celui-ci que se base une vraie amitié. La vraie amitié passe également, pour lui, par une présence «durable» des entreprises économiques italiennes en Algérie. Le ministre italien des Affaires étrangères a, à l'occasion, plaidé pour la nécessité d'élargir la coopération bilatérale à d'autres domaines, hors secteur des hydrocarbures, comme les énergies renouvelables, les travaux publics, les infrastructures et l'agriculture. Il a fait part, dans ce contexte, de la disponibilité de son pays à participer au développement de l'Algérie et à partager son savoir-faire et son expertise : «Nous avons beaucoup parlé de nos relations économiques (...). L'Italie souhaite que le sommet bilatéral, qui se tiendra ici à Alger en octobre ou novembre prochains, soit une opportunité historique pour élargir cette perspective. L'Italie est le 2e partenaire économique de l'Algérie. Nous voulons garder cette place et pourquoi pas faire mieux si cela est possible», a-t-il déclaré peu après avoir signé avec M. Medelci un accord de reconversion d'une partie de la dette algérienne vis-à-vis de l'Italie en 34 projets de développement, notamment dans le domaine de l'environnement, pour un montant de 10 millions d'euros. L'Italie a, rappelle-t-on, déjà transformé en projets de développement divers un total de 84 millions d'euros de la dette algérienne éligible à ce genre de remboursement, et il reste désormais 49 millions d'euros à traiter prochainement selon la formule de la reconversion. Par ailleurs, le chef de la diplomatie italienne a salué le «rôle-clé» et «proactif» de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme au Sahel «qui représente la plus grande menace pour la sécurité de la Méditerranée». Menace qui, selon lui, s'est aggravée en raison de la crise libyenne. A ce sujet, il a révélé qu'il y a eu récemment un «transfert» d'armes, d'hommes et d'argent au profit des groupes extrémistes. De son côté, Mourad Medelci a exprimé également le souhait de l'Algérie de renforcer sa coopération bilatérale avec l'Italie de sorte à la hisser au rang de partenariat stratégique. «Notre souci est de savoir comment faire en sorte que la coopération économique bilatérale algéro-italienne, qui est importante, puisse l'être encore davantage jusqu'à devenir stratégique», a souligné le chef de la diplomatie algérienne. M. Medelci, qui a relevé le caractère déjà stratégique de la coopération énergétique entre les deux pays, a souligné, lui aussi, la nécessité que cette caractéristique soit étendue à des domaines de coopération autres que le secteur hydrocarbures, comme ceux de la culture et de la coopération militaire et sécuritaire. Le chef de la diplomatie italienne est, mentionne-t-on, arrivé hier à Alger pour une visite de travail d'une journée dans le cadre de la poursuite de la concertation politique prévue par le Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération qui lie les deux pays. Une grande partie des discussions entre les deux parties a été consacrée à la Libye.