Reporté plusieurs fois par la justice, le procès des deux présumés auteurs de l'assassinat du barde de la chanson kabyle Matoub Lounès se tiendra le 18 juillet. Les accusés, les membres de la partie civile ont, d'ailleurs, reçu leurs convocations pour se présenter à ce procès qui aura lieu au tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou. Nadia, la veuve du rebelle et ses deux sœurs, qui étaient à bord de la voiture de Matoub et qui ont été blessées lors de l'attentat, ont été convoquées par le juge dans le cadre de l'affaire de l'assassinat de Lounès», nous a précisé Me Hanoun, avocat de Nadia Matoub qui s'est constituée partie civile dans le procès. Maître Rahem, avocat de l'autre partie civile, la sœur et la mère du défunt, nous a confirmé également la programmation de l'affaire qui est enrôlée, selon lui, pour lundi prochain. De son côté, Me Aït Habib, avocat de Medjnoun, l'un des mis en cause, nous a souligné que «le procès doit avoir lieu pour mettre fin au calvaire de Malik Medjnoun qui est en détention provisoire à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou depuis plus de 12 ans. Ce cas-là est unique dans le monde. S'il est coupable, on se demande pourquoi avoir attendu tout ce temps pour le juger. S'il est innocent, il n'y a pas de mots pour qualifier ce genre de gestion de la détention provisoire devenue une règle générale au lieu d'être une exception», a-t-il ajouté, tout en précisant que même des témoins ont été convoqués pour le jour du procès. Nous avons essayé de joindre la présidente de la fondation Matoub Lounès, Malika, la sœur du défunt, pour une déclaration sur le sujet, en vain. Rappelons que le procès de l'assassinat de Matoub devait avoir lieu le 9 juillet 2008, mais il a été reporté par la justice qui a demandé un complément d'enquête comme l'a exigé, au préalable, la famille du rebelle qui avait présenté au juge une liste de 51 témoins dans l'affaire. Le chantre de la chanson kabyle, Matoub, a été assassiné le 25 juin 1998 dans un guet-apens tendu par un groupe d'individus armés à Talla Bounane, sur la route de Beni Douala, région natale de l'artiste. Malik Medjnoun et Abdelhakim Chenoui, en détention provisoire à la maison d'arrêt de Tizi Ouzou depuis 12 ans, présumés coupables dans la mort du rebelle, comparaîtront lundi devant le juge au tribunal criminel près la cour de justice de Tizi Ouzou.