Renvoyé à maintes reprises, le procès des assassins présumés de Matoub Lounès aura lieu le 10 juillet prochain, a-t-on appris, hier, auprès de la Fondation Matoub à Taourirt Moussa (Ath Douala). Douze ans après la mort de Matoub Lounès, criblé de balles sur la route menant à son village, ses présumés assassins ne sont pas jugés et les deux thèses sur les raisons de ce crime continuent de s'affronter en dehors du prétoire. La famille refuse obstinément de croire à une mort programmée et exécutée par le GSPC. Une convocation a été envoyée, à cet effet, à la mère et à la sœur de la victime, a indiqué une source proche de la Fondation, ajoutant que comme prévu, une enquête complémentaire a été effectuée par le juge d'instruction afin de tenter de lever les zones d'ombre qui entouraient l'affaire. Pour rappel, la dernière fois que cette affaire a été programmée dans le cadre de la session criminelle du tribunal de Tizi-Ouzou, c'était le 9 juillet 2009. Ce jour-là, la veuve de Matoub a été présente. La partie civile avait présenté une liste de cinquante personnes parmi lesquelles figurent des personnalités politiques. Elle demande à la Justice de les interroger. Malek Medjoun, qui est en prison depuis 2001 et qui est présenté comme étant un auteur présumé de l'assassinat de Matoub, a entamé une grève de la fin depuis jeudi dernier. Son frère nous a déclaré au téléphone qu'il a choisi la date du 24 juin parce qu'elle coïncide avec l'anniversaire de l'assassinat de Matoub. A l'occasion de la commémoration de la disparition tragique de l'artiste amazigh, la Fondation Matoub réclame toujours une "vérité" que les tribunaux n'ont pas encore établie. Depuis, on attend à chacune des sessions du tribunal criminel de Tizi-Ouzou son enrôlement d'autant plus que les auditions des témoins seraient terminées selon une source proche du dossier. A Paris, Nadia Matoub a été reconnue coupable de diffamation à l'encontre de Nourredine Ait-Hamouda qu'elle a mis en cause. Elle a toutefois échappé à une condamnation. Les parties peuvent aujourd'hui disposer d'un témoin clé: il s'agit de Hassan Hattab, l'ancien chef du GSPC qui a fini par signer sa reddition. Sera-t-il convoqué au procès qui, selon la fondation Matoub, s'ouvrira le 10 juillet?