Les clients assurent que les pannes sont surtout dues à l'absence de nouveaux équipements et à l'indigence des services de dépannage concentrés au centre-ville. La coupure d'électricité m'a causé des dégâts de 20 millions. A qui dois-je donc m'adresser pour me dédommager ? Sonelgaz ne répond jamais à nos plaintes. Qui défendra notre cause ?», s'indigne un commerçant de Saoula qui montre du doigt des cageots de produits laitiers avariés à cause d'une coupure d'électricité subite survenue lundi. Des commerçants de Saoula sont sortis, avant-hier, dans la rue pour protester contre les coupures d'électricité devenues récurrentes. Une trentaine de commerçants, qui se sont réunis avec le P/APC, menacent de bloquer la route si Sonelgaz ne répare pas les dommages causés à ses nombreux clients de cette localité de la périphérie d'Alger. D'autres coupures ont affecté, en début de semaine, plusieurs quartiers intra muros, mais aussi tout autour de la ville où des habitants de Djenane Achabou ont fermé la route menant à Chéraga. La Société de distribution d'Alger (SDA), filiale de Sonelagz, a une explication toute trouvée : «Les agressions des ouvrages électriques étaient à l'origine de 90% des coupures survenues ces derniers jours dans les 13 communes gérées par sa direction de Gué de Constantine. Les 10% autres ont été causés par le problème de surcharge», explique-t-on en substance au niveau de la direction de la société, qui assure que des travaux sont menés dans les différents quartiers touchés pour rétablir la situation au plus tard le 15 juillet prochain. Insatisfaction des clients La population des communes des hauteurs de la ville, habituée à la rengaine de la société, n'est guère satisfaite : «Les agressions ne se passent pas seulement l'été, saison connue pourtant pour la baisse du nombre de travaux publics. En plus, la périphérie d'Alger est la région où il y a le moins de travaux. Comment explique-t-on cette situation par les seules agressions sur les ouvrages de la société. Les pannes sont dues surtout à l'absence de nouveaux équipements et à l'indigence des services de dépannage concentrés au centre-ville. Sonelgaz est arrivée jusqu'à reprocher aux gens de consommer plus et d'utiliser des climatiseurs. C'est aberrant !», lâche un habitant de la cité AADL d'El Achour, qui s'étonne qu'une cité voisine (la cité sociale de Ouled Fayet) ne soit pas touchée par les coupures d'électricité alors qu'elle est desservie par le même réseau. «Chez qui aller pour nous indemniser. Sonelgaz s'en lave les mains pour ne pas avoir à dédommager ses clients», soutient-il. Piquée au vif, une source à la direction des travaux, dont nous tairons le nom, même si elle confirme l'existence de telles «agressions», s'interroge sur les raisons d'une «accusation aussi brutale». «La DTP, comme le soutient le directeur de distribution de Gué de Constantine, envoyé au charbon par sa direction, n'est pas responsable des coupures. La cartographie des réseaux enfouis de Sonelgaz remise à nos services n'est jamais actualisée. Sonelgaz ignore où se trouvent ses propres réseaux et n'intervient que très tardivement pour changer par exemple le tracé de ses lignes sur nos projets. Même dans les réunions du Coville (Comité de la ville), les représentants de cette société sont absents. Ils ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes», soutient ce responsable. Les services de Sonelgaz parlent du rétablissement de la situation avant le 15 juillet. Là aussi la population semble ne pas trop y croire. «Attendons pour voir si ces agressions causées par des travaux vont cesser jusque- là ? Sonelgaz installera-t-elle d'autres équipements à la hâte ? Le directeur de Tizi Ouzou a eu le mérite de prononcer le mot tabou de délestage. La société, fortement bureaucratisée, ne peut réussir le pari d'assurer en été l'alimentation en énergie électrique de la population sans délestage, comme s'enorgueillissait, à tort, le 21 juin dernier, le PDG du groupe, Bouterfa, assure un ancien responsable de Sonelgaz.