L'Iran devient de plus en plus agressif et de plus en plus arrogant. Ses voisins immédiats ont toutes les raisons du monde de craindre pour leur sécurité et leur stabilité. En effet, le commandant des gardiens de la Révolution d'Iran a annoncé, hier, que ces derniers ont pénétré en territoire irakien et qu'ils ont détruit trois camps d'un mouvement rebelle kurde irakien. Il n'a pas dit quand ils se retireront d'Irak. Depuis l'époque du shah, l'Iran, en étroite collaboration avec Israël, s'était érigé en gendarme de la région. Après la chute de la dynastie des Pahlavi, les mollahs se sont mis dans la tête d'exporter leur révolution en ciblant principalement le monde arabe où ils ont mené plusieurs opérations de déstabilisation. L'Algérie avait eu affaire aux agissements criminels de Téhéran, au point que les relations diplomatiques ont été rompues. Aujourd'hui, les Iraniens annoncent le plus officiellement du monde qu'ils ont occupé une partie du territoire d'un Etat indépendant. Ils profitent ainsi de la situation dramatique de l'Irak, un pays affaibli et divisé. Leur objectif est de rallier à leur expansionnisme les chiites irakiens. Depuis la chute de Saddam Hussein et l'invasion américaine, les mollahs se sont mis à travailler pour provoquer l'éclatement de l'Irak et, pourquoi pas, s'emparer d'une partie de ses fabuleuses richesses pétrolières. Pour cela, ils ont financé le terrorisme le plus violent et le plus barbare, comme ils l'ont fait jusqu'à une époque récente en Algérie. Ils ont travaillé pour accentuer les divisions confessionnelles et ethniques entre Irakiens dans l'espoir de précipiter l'éclatement du pays. Ils ont un peu réussi, mais leurs objectifs n'ont pas tous été atteints, objectifs qu'ils veulent cacher par une rhétorique anti-israélienne à laquelle font semblant de croire les dirigeants de Tel-Aviv. Le plus étonnant, après cette nouvelle agression iranienne, est le silence des autorités irakiennes. On sait que le chef du gouvernement irakien, Nouri El Maliki, est très lié avec Téhéran. Est-ce parce qu'il est chiite qu'il ne dénonce pas cette agression ? Un silence qui devient complice. Dans les bouleversements qui agitent le Moyen-Orient, plus rien n'étonne.