Rien que pour 2010, Sonatrach a répertorié 29 découvertes. Ce qui laisse dubitatif est que, malgré ces découvertes, le cartel évoque un recul du nombre de puits et de plateformes actuellement en exploitation en Algérie. Le déclin de la production d'hydrocarbures en Algérie inquiète. Si les responsables du secteur tentent de rassurer en dressant un tableau optimiste à propos de l'étendue du domaine minier national et des possibilités qu'il offre, les faits sont têtus et invitent à une profonde introspection. Les chiffres avancés dans le rapport statistique annuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole pour 2010 font plus que confirmer le déclin sur les différents segments de la filière hydrocarbures en Algérie. En dressant un tableau comparatif mettant en rapport l'évolution des réserves et de la production, ainsi des exportations et des besoins de la consommation interne, il est aisé de constater qu'il y a péril en la demeure. La première anomalie à relever concerne le volume des réserves prouvées aussi bien pour le pétrole que pour le gaz. Selon les chiffres de l'OPEP qui couvrent une période allant de 2006 à 2010, celui-ci s'est stabilisé à une quantité de 12,2 milliards de barils de pétrole très loin derrière les poids lourds comme le Venezuela (en tête de classement), ou encore l'Arabie Saoudite et, dans une moindre mesure, l'Iran, l'Irak ou la Russie. Pour le cas du gaz naturel, qui, un temps, a été présenté comme alternative intéressante pour assurer l'avenir du secteur, le constat est accablant. Car avec à peine 4500 milliards de mètres cubes de réserves, l'Algérie arrive tant bien que mal à maintenir une place dans le top ten des stocks les plus importants de gaz naturel. Certains s'évertuent à expliquer ces résultats par le ralentissement de l'effort d'exploration dans le souci de préserver les ressources existantes. Toutefois, il ne se passe pas une année sans que la compagnie nationale des hydrocarbures annonce de nouvelles découvertes. Rien que pour 2010, Sonatrach a répertorié pas moins de 29 découvertes. Ce qui laisse d'ailleurs dubitatif est que malgré ces découvertes, le cartel évoque un recul du nombre de puits et de plateformes actuellement en exploitation en Algérie. Cela n'est pas sans impact sur la production d'hydrocarbures toutes catégories confondues, laquelle ne cesse d'enregistrer des contre-performances. Ainsi la production globale de gaz naturel a baissé de 2,4% en une seule année. Entre 2006 et 2010, la part de la production de gaz à commercialiser a baissé de 88,2 milliards de mètres cubes à 83,9, reléguant l'Algérie à la 9e place du classement des producteurs de gaz. Idem pour la production de pétrole, laquelle est passée de 1,368 million de barils/jour à 1,189 million de barils/jour, et ce, après l'application de la réduction des quotas de l'OPEP. A contrario, les rendements des dérivés du pétrole sont passés de 455 200 en 2006 à 652 400 barils par jour en 2010. Pour le cas particulier de l'essence, la production a atteint un peu plus de 69 000 barils/ jour en hausse de 14,1% par rapport à 2009. Or, le rythme de développement des capacités de raffinage est très loin de correspondre au rythme de croissance de la consommation interne qui a atteint les 25% en 2010 pour un volume de 68 300 barils par jour. Du côté des exportations d'hydrocarbures, principale ressource financière pour l'Algérie, le rapport du pool pétrolier démontre, chiffres à l'appui, que les exportations en valeur en 2010 se situent pratiquement au même niveau qu'en 2006, soit un peu plus de 57 milliards de dollars. Ceci est d'autant plus insolite, puisque le prix moyen du baril pour 2010 a atteint un niveau nettement plus élevé qu'en 2006. Le fait est que les exportations ont reculé en volume à mesure que la production déclinait. C'est ainsi que les exportations de pétrole brut et produits dérivés sont passées de près de 1,4 million de barils/jour à un peu plus d'un million de barils/jour entre 2006 et 2010. Pour ce qui est du gaz, les ventes sont passées, durant la même période de 61 500 m3 à 57 000 m3 plaçant l'Algérie au 5e rang des plus grands exportateurs de gaz, très loin derrière la Russie, le Qatar, la Norvège et le Canada. Afin de redresser un tant soit peu la situation, Sonatrach a prévu de doubler ses investissements dans l'exploration en consacrant la bagatelle de 17 milliards de dollars pour le développement de nouveaux gisements. Tout dépendra donc des potentialités du domaine minier. Les responsables du secteur n'écartent pas d'ailleurs la possibilité de recourir au développement des gaz et pétrole non conventionnels.