Depuis la restructuration de l'ex-entreprise Eriad en groupe Smide, la filiale Les Moulins de Sidi Rached, dont dépend la minoterie d'El Khroub, vit au rythme d'une réduction drastique de son personnel. De 380 travailleurs à la charnière des années 2000, leur nombre atteint actuellement 80 minotiers. Ces derniers, pour la plupart seront mis à la retraite d'ici l'an 2008 sans qu'aucun renouvellement de la force de travail ne soit envisagé, nous confie un représentant des travailleurs. « La concurrence des minoteries privées de Didouche Mourad et de Oued Zenati a réduit nos ventes », nous confie un ancien meunier. « D'autant que ces derniers procèdent à la vente publique sans facturation », ajoute-t-il. L'entreprise s'est délestée de ses activités : la fonction de manutention a été cédée à la sous-traitance privée. Le patron emploie une vingtaine d'ouvriers, dont la plupart ne sont pas couverts par la sécurité sociale. Le paiement de ces derniers se fait à la pièce. C'est-à-dire que le chargement et/ou déchargement d'un quintal de blé est rétribué sans que le salaire mensuel ne dépasse les 6000 DA, soit en deçà du SNMG. Le non-respect par l'employeur des règles élémentaires d'hygiène et de sécurité a été constaté par l'inspection du travail à la suite d'une plainte d'un manutentionnaire, devenu asthmatique en raison des conditions de travail poussiéreuses, selon l'avis médical qui interdit à l'ouvrier d'exercer ce métier. Pour rappel, la minoterie a été rénovée récemment. La biscuiterie avec ses nouvelles installations modernes se trouve à l'arrêt depuis plusieurs années. La fabrique des gâteaux et des gaufrettes employait beaucoup de personnel féminin, mais comme dans toute crise sociale, les femmes travailleuses sont les plus exposées au sacrifice. Cette manufacture est-elle victime, elle aussi, de la concurrence des biscuiteries privées et des produits de l'importation ? La relance économique a-t-elle inscrit dans son programme la réouverture des usines de la petite et moyenne entreprises pour absorber le chômage qui ronge la société ? Telles sont les préoccupations des citoyens et particulièrement de la jeunesse.