L'alerte est donnée dans le groupe SMIDE ex-Eriad Constantine. La raison en est la baisse de la production des unités. Elles tournent toutes à 40% de leurs capacités nominales.Cette situation hypothèque sérieusement le processus de privatisation engagé au niveau des différentes filiales dont le capital social a été ouvert aux privés. Une ouverture réalisée alors que sévit une totale anarchie sur le marché de la semoule et de la farine. La pratique de la concurrence déloyale y a atteint son point le plus haut. Le constat est de tous les animateurs de ce groupe du simple travailleur au cadre gestionnaire du groupe Smide Constantine. La forte demande sur les produits de minoterie a attiré un grand nombre d'investisseurs vers ce marché porteur. Et comment pouvait il ne pas l'être dans une Algérie pays premier importateur mondial de blé dur avec plus de 2 millions de tonnes sur les 6 échangées sur le marché mondial. Toute cette quantité est destinée aux 80 complexes agro-industriels regroupant prés de 110 moulins entre minoteries et semouleries regroupées dans 5 entreprises Smide Alger, Sétif, Sidi Bel Abbès, Tiaret et Constantine. jusqu'à 2002, ces unités transformaient jusqu'à 15 millions quintaux de semoule et 14 millions quintaux de farine. L'émergence du secteur privé dans ce créneau et la quasi absence d'un pouvoir de régulation particulièrement à l'Est du pays, sont à l'origine de cette situation. Plus de 300 semouliers et minotiers privés y ont investi pour une capacité moyenne de production respective de 1000 q/jour. Toujours à l'Est du pays, des capacités de trituration installée de 24.900 qx/jour pour la semoule et 12.500 q/jour pour la farine dans les unités Smide Constantine, on n'en réalise que 10.000 et 5.000 qx/jour. Dans la wilaya de Annaba , l'offre entre l'offre et la demande est important. Estimées à 2000 qx/jour farine et 1500 qx/jour semoule, les moulins d'Hippone 540 qx/jour (farine) et 400 q/jour semoule pour pour une capacité nominale de 1400 et 1000 q/jour. Dans cette wilaya, la concurrence y est très agressive avec la présence sur le terrain de 11 minotiers et une dizaine de semouliers privés. Ils cumulent une production de 8100 q/jour de semoule et 7400 q/jour de farine rapidement consommées par le marché. " Nous sommes confrontés à une concurrence déloyale et des pratiques spéculatives. Des semouliers et minotiers privés procèdent à un véritable bradage de leurs produits. Ils cassent les prix sur le marché. L'intervention de l'état pour la mise en place d'un système de régulation est indispensable. Notre filiale est privatisable. Nous prospectons actuellement le terrain à la recherche de partenaires et pour préserver des centaines de poste de travail. La situation est la même dans toutes les unités du groupe où sont sérieusement menacés plus de 2000 travailleurs", avoue le directeur général des moulins de Annaba. Sa déclaration expliquerait le pourquoi de cette situation de début de faillite du groupe Smide de Constantine. On faisant appel à l'état, ce cadre gestionnaire nous rappelle l'époque de l'économie planifiée, de l'incompétence et des salaires maintenus sans contre partie. A Smide Constantine l'on est conscient des risques que fait peser cette situation sur quelques 2000 postes de travail. La tentative d'opérer un sauvetage via la privatisation ou le partenariat semble avoir échoué. En effet, l'avis d'appel d'offre lancé en ce sens par le groupe n'a toujours pas trouvé d'écho. Pas un seul preneur d'une des filiales proposées à la cession ou au partenariat ne s'est signalé. Seul le complexe levurerie de Bouchegouf (Guelma) a pu être cédé au groupe le SSAFRE France. Les négociations engagées avec un repreneur pour la privatisation des moulins de Skikda sont sur le point d'aboutir.