Un vaccin antigrippal baptisé F16 sera bientôt mis au point. Un anticorps capable de neutraliser tous les sous-types du virus de la grippe A, responsable d'une pandémie mondiale en 2009, a été découvert, ouvrant ainsi d'importantes nouvelles options de traitement de cette maladie, selon une étude publiée cette semaine dans la revue Science. Cet anticorps, le premier du genre, tiré du plasma humain et baptisé «F16» pourrait être utilisé comme vaccin et comme traitement des infections aux virus de la grippe A, saisonniers ou pandémiques, a-t-on expliqué. «Le F16, premier anticorps capable de reconnaître tous les sous-types de la grippe A, ouvre d'importantes nouvelles options de traitement, et nous sommes impatients de passer à la prochaine étape de son développement», a expliqué Antonio Lanzavecchia, directeur de l'Institut de recherche en biomédecine (IRB) de l'université de la Suisse italienne. La mise au point de ce vaccin antigrippal devrait néanmoins prendre encore au moins cinq ans, a précisé le professeur John Skehel, membre du National Institute for Medical Research à Londres. Les recherches réalisées sur des souris ont été conjointement menées par des scientifiques britanniques et suisses de l'IRB). En cultivant des globules blancs spécialisés dans la fabrication d'anticorps, les scientifiques sont parvenus à isoler des leucocytes capables de produire le F16, un anticorps reconnaissant les seize sous-types du virus de la grippe A.
L'anticorps, testé sur les seize formes de grippe A, a été capable de reconnaître l'hémagglutinine, une protéine continuellement en évolution, située à la surface du virus de la grippe et qui constitue la cible de l'anticorps, selon l'étude. La propagation de la grippe A (H1N1) avait provoqué la mort de 18 449 personnes dans le monde et touché 214 pays après sa découverte au Mexique puis aux Etats-Unis en avril 2009. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait décrété une alerte à la pandémie le 11 juin 2009 qui avait officiellement pris fin le 10 août 2010.