Un collectif d'habitants et de commerçants installés rue des Fusiliers, commune d'Hussein Dey, a interpellé le gouvernement et l'Entreprise du métro d'Alger chargée notamment de la réalisation du tramway Alger-Dergana, s'opposant à l'estimation des indemnités proposées dans le cadre de l'opération expropriation. Les réfractaires, habitant ou activant sur le tracé du tramway, ont jugé les indemnités en deçà de la valeur marchande et réelle et ne permettant pas aux habitants expropriés d'acquérir un logement susceptible de faire cohabiter plusieurs familles ni aux commerçants de prétendre à un commerce équivalent. Pour rappel, les propriétés sont situées dans une zone dédiée au projet du tramway ayant fait l'objet d'une enquête suivie d'une déclaration d'utilité publique. Les Domaines ont ensuite procédé à l'évaluation des indemnités, mais selon la lettre du collectif des contestataires, ces propositions n'auraient pas été respectées. En outre, le collectif réclame des indemnités en nature comme mesure d'accompagnement. Au niveau de l'entreprise du tramway d'Alger, on a insisté sur le fait que les estimations d'indemnisation ne sont pas encore définitivement précisées. « Les Domaines ont établi une simple mise à prix, un référent. Ensuite, lorsqu'on fixe les évaluations, les propriétaires auront un mois pour déposer un recours. Nous n'en sommes pas encore là. Et nous les avons informés, sinon, on serait des tricheurs », a expliqué une source juridique de l'entreprise du tramway d'Alger. Concernant les indemnisations en nature, un responsable de cette entreprise a précisé que vu que le dossier a été transféré de la wilaya d'Alger à l'entreprise en septembre 2005, les moyens de répondre à cette demande ne sont pas encore réunis. « Bien sûr qu'on ne peut demander aux gens de sortir si on ne leur propose que des indemnisations pécuniaires. Mais pour le moment, on ne dispose pas de la moindre parcelle de terrain ni de quota de logements », précise notre source. « En zone urbaine, la gestion des expropriations est difficile et complexe. Nous gérons beaucoup de spécificités », a conclu le responsable juridique.