Les trois grandes villes d'Algérie, à savoir Alger, Oran et Constantine, auront leur tramway au courant de l'année 2009. Les études de faisabilité étant achevées, des appels d'offres internationaux ont été lancés par l'Entreprise du métro d'Alger (EMA), maître d'ouvrage, afin de retenir les entreprises chargées du contrôle et du suivi de la réalisation de ces mégachantiers. S'ensuit juste après, c'est-à-dire en 2006, le premier coup de pioche. Pour ce faire, il sera fait appel à des groupements d'entreprises dont les états de service ont été prouvés sur la place internationale. A l'instar du métro d'Alger, la partie équipements devra subir aussi le même cheminement : appel d'offres, études et analyses des offres et, enfin, sélection de l'heureux élu. Les firmes les plus connues dans ce domaine ont pour nom Siemens, Bombardier, Alsthom. « Nous sommes tenus aussi de créer la société qui va exploiter le réseau. Il s'agira d'un partenariat entre un opérateur étranger et une entité nationale, qu'on devra créer pour cette mission. Un appel d'offres dans ce sens sera lancé fin 2006 », précise M. Khelouia, directeur des projets de l'EMA. Appelé à reconfigurer la capitale, le tramway n'est plus une sinécure. Les gens y croient. « C'est un projet civilisationnel », résume tout simplement un cadre de l'EMA. La première ligne algéroise reliera Ruisseau (station des Fusillés) à Bordj El Kiffan. D'une longueur de 16,3 km, elle passera par la rue de Tripoli, en plein centre d'Hussein Dey, pour continuer sa course vers le Caroubier, les 5 Maisons, cité des Bananiers, avant de bifurquer sur plusieurs sites de Bab Ezzouar (Cité Rabia Tahar, USTHB, Cité du 5 Juillet 62) et aboutira enfin à Bordj El Kiffan, passant par la populeuse Cité du 8 Mai 45, appelée Sorécal. Cet itinéraire n'est que le premier tronçon de cette première ligne, celle-ci devant être étendue jusqu'à Dergana. Le tramway, longeant en partie la RN24, passera par la colline Mouhous, Ben Zerga, Qahouat Chergui, le terminus étant Dergana. Cette zone abrite 500 000 habitants. La 2e ligne, dont la date de réalisation n'est pas encore arrêtée, reliera la place des Martyrs et Aïn Benian, passant par le littoral. « Métro, tramway, bus, téléphérique, ou les moyens d'un transport multi-modal digne d'une capitale. Ce sont les recommandations prises au plus haut niveau, entrant dans le cadre du plan de relance 2005-2009 », explique-t-on à l'EMA. La gestion de cette nouvelle configuration du transport urbain et suburbain sera confiée à une autorité de régulation. Celle-ci ayant la mission de mettre en synergie tous les moyens de transport, y compris le taxi et le bus privé, en somme mettre en place une véritable politique des transports et des tarifs. Comment ? « En instituant un ticket unique qui permettrait à l'usager de Dergana de gagner, par exemple, le stade olympique du 5 Juillet. Ce dernier prend d'abord le tramway, en descend au terminus (Ruisseau). Là, il saute dans le métro jusqu'à la place du 1er Mai, où l'attend le bus de l'Etusa qui le mènera à bon port », précise M. Khelioua. Une autorité de régulation des transports Long de 18 km, extensibles à 25, le tramway d'Oran sera livré, « pratiquement en même temps » que celui d'Alger. Les quatre tronçons prévus sont Es Senia-1er Novembre, 1er Novembre-USTO, USTO-Gare routière Sidi Maârouf et enfin USTO-Hôpital pédiatrique. Pour Constantine, la ligne, de 9 km, relie les secteurs Koudiat, université des sciences islamiques, université Mentouri, la zone industrielle du Rhummel, les zones urbaines de Zouaghi et Ali Mendjeli, entre autres. Outre les 3 principales villes d'Algérie, d'autres localités, comme Annaba, auront également leur tramway dans les prochaines années, indique l'EMA. Le processus (de doter les principales villes algériennes en tramway) est entamé. Reste une question très importante : que faire pour assurer la pérennité du réseau ? « Il est impératif de mettre en place une industrie d'accompagnement, en proposant aux équipementiers de créer des joint ventures en Algérie », propose-t-on à l'EMA. L'Entreprise du métro d'Alger insiste, par ailleurs, sur le fait que ses chantiers « vont inexorablement créer des désagréments ». « Nous attendons des citoyens beaucoup de patience et de compréhension. Une implication citoyenne dans ces projets est indispensable. »