En hibernation pendant les années de terreur, la station thermale de Hammam Righa, située à environ 60 km à l'est du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla, a connu au cours de la raison estivale un regain d'activité non négligeable, mais pas encore à la mesure de cette structure qui occupe un lieu hautement stratégique sur tous les plans. En effet, située dans une région montagneuse et boisée avec une température de 35 °C en été de 10°C l'hiver et l'endroit est particulièrement indiqué pour la reconstitution de l'équilibre psychosomatique d'une manière générale. De plus les eaux thermales de Hammam Righa dont la température varie entre 44° et 68°C sont notamment recommandées dans les affections rhumatismales chroniques, les maladies rénales, dermatologiques... Cependant en dépit de tous ces aspects pourtant positifs, la station thermale a encore du mal à asseoir une véritable activité durant toute la période de l'année. Les raisons, selon son directeur, Abdallah Berkane, sont dues essentiellement à la paupérisation d'une grande partie de la population mais également au manque de professionnalisme qui caractérise la majeure partie de son personnel rappelant que les travailleurs du complexe ont été formés sur le tas, certains ne savent ni lire ni écrire. En outre, ajoutera le directeur, les travaux de la route reliant Boumedfaâ à Hammam Righa ont diminué de beaucoup la fréquentation de la station, la route étant devenue presque impraticables. Est-ce les raisons pour lesquelles nous avons rencontré beaucoup de clients qui n'ont pas caché leur désappointement quant aux conditions d'accueil et d'hébergement ? En effet, des citoyens, qui ont choisi la station pour y passer quelques jours évoqueront le manque d'hygiène et d'entretien à l'intérieur et à l'extérieur des lieux d'hébergement (espaces verts délaissés, bungalows aux murs délabrés, meubles détériorés...). Mais le point noir pour le client demeure le problème d'eau sachant que les robinets sont à sec depuis des années dans toute la région, les pensionnaires sont donc alimentés par camion-citerne. A ce propos une dame dira : « Ce qui a changé cette année, c'est l'acquisition des jerricanes neufs. » Quant à cette famille d'émigrés originaire de Aïn Mered dans la wilaya de Chlef, une seule nuit blanche passée sur des nattes lui a suffi pour plier bagage. Par ailleurs, certains clients diront éprouver un sentiment d'insécurité malgré les efforts du personnel pour le dissiper. Ces eaux qui attirent... Incontestablement, ce sont les eaux thermales qui attirent le visiteur. On note un grand nombre de clients venus de Ksar El Boukhari, Djelfa, Aïn Oussera, Médéa, M'sila (90%), Chlef, Aïn Delfa (5%) ainsi qu'un pourcentage d'émigrés. Ces derniers préfèrent l'hébergement à l'hôtel Zaccar classé 3 étoiles. Bien entendu, les bains sont surtout fréquentés par les curistes dont un grand nombre est pris en charge par la CNAS. Ainsi pour le mois de juillet, le nombre de couverts servis pour cette catégorie a augmenté de 1901 par rapport à juillet 2003. Cependant, malgré des améliorations apportées au niveau des structures thermales, on constate en plus d'un manque d'organisation, des lacunes en matière d'hygiène et d'entretien des lieux d'une façon générale. Cette curiste originaire de Miliana exprimera sa satisfaction quant à la qualité des soins, mais relévera un certain nombre de carences comme l'absence d'un guide à l'intérieur des bains, la présence de cafards dans les lieux d'hébergement et de restauration... Pour ce groupe de jeunes filles originaires d'Oran, la joie est à son comble puisqu'elles profitent des eaux qui coulent en abondance sur leur corps malgré l'absence d'un système de refroidissement. Signalons que la station accueille également des sportifs en stage, ce qui permet à l'entreprise d'augmenter son chiffre d'affaires. A ce propos, il y a lieu de relever que de 1994 à 2001, l'activité en veilleuse de la station a mis les travailleurs dans une situation délicate dont les conséquences sont ressenties jusqu'à l'heure actuelle. Seul le professionnalisme... Pour cette année, le mois de juillet a été plutôt bénéfique puisque le chiffre d'affaires a connu une augmentation de 76% par rapport à celui du mois de juillet 2003, sachant que le nombre de visiteurs a atteint 1500 par jour. Rappelons par ailleurs que la station fermera ses portes pendant le mois du Ramadhan ce qui sera propice à la réalisation de travaux pour l'installation d'un système de refroidissement des eaux. En conclusion, il est utile de rappeler que la station thermale de Hammam Righa à vocation curative et touristique est une structure à promouvoir absolument à travers une gestion adaptée aux normes internationales du tourisme pour satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante en quête avant tout du rapport qualité-prix absent à l'heure actuelle au niveau de la station, selon plusieurs de nos interlocuteurs.