Nouredine Yazid Zerhouni, 67 ans, ministre de l'Intérieur, a été aperçu, jeudi à Alger-Centre, après une absence de plusieurs semaines due à une opération de greffe de rein pratiquée dans un hôpital parisien. Zerhouni a été aperçu à l'avant d'une voiture vitres teintées, accompagné d'un chauffeur et de deux gardes du corps. Aucun communiqué officiel n'a annoncé le retour en Algérie du ministre de l'Intérieur. La dernière apparition publique de Zerhouni remonte au 5 décembre dernier : sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale et à partir de Paris où il était en convalescence, le ministre avait confirmé par téléphone avoir subi une greffe de rein. Il avait également déclaré : « L'opération - qu'il avait qualifiée de « délicate » - a bien réussi. » Aucune indication sur la date de l'intervention. Interrogé sur son état de santé par un journaliste de la radio, Yazid Zerhouni a rétorqué : « Est-ce que j'ai une voix de moribond ? » Zerhouni a indiqué à la Chaîne III qu'il était entré dans une phase de traitement qui devait prendre encore des semaines. « Il s'agit essentiellement de la gestion des traitements antirejet, c'est pour cela que je vais rester encore quelques semaines à l'hôpital », avait-il déclaré prévoyant de rentrer au pays quelques jours plus tard. Zerhouni en a profité pour assurer que tous les moyens de communication lui permettant de suivre « l'essentiel des problèmes » ont été mis à sa disposition. « L'essentiel » étant les suites des élections partielles dans plusieurs wilayas du pays, dont celles de Kabylie. La sortie radiophonique du 5 décembre venait conforter les déclarations faites la veille par Daho Ould Kablia, ministre délégué aux Collectivités locales. « L'état de santé du ministre d'Etat est parfait à l'issue d'une lourde opération rénale et M. Zerhouni poursuit l'habituel traitement d'accompagnement prescrit, en pareil cas, par ses médecins. Sa convalescence se déroule dans les meilleures conditions, hors de l'hôpital qu'il a quitté depuis plusieurs semaines déjà, ce qui lui permet d'ailleurs de s'informer régulièrement des activités principales de son ministère », avait déclaré Ould Kablia à l'agence officielle APS le 4 décembre dernier. Le ministre délégué s'était dit « indigné » par « la propagation continue de rumeurs indécentes et à tout le moins déplacées qui ne correspondent ni aux valeurs nationales de compassion ni à la simple morale humaine de respect à l'égard d'un malade et de sa famille ». Jumelée à l'hospitalisation en France du président Abdelaziz Bouteflika depuis le 26 novembre, l'absence de son ministre de l'Intérieur avait nourri une vague de rumeurs. Son retour à Alger serait-il lié au retour du chef de l'Etat prévu aujourd'hui samedi ? En l'absence d'informations, aucune piste n'est privilégiée.