La Chine devra faire preuve de beaucoup de créativité pour faire face à une nouvelle crise économique mondiale. La conjoncture financière internationale met la Chine dans une position des plus délicates, la contraignant de gérer des situations parfois contradictoires. Tandis que les autorités monétaires chinoises tentent de diversifier les investissements en devises pour préserver les réserves de changes d'un défaut de paiement américain, de nouveaux défis pointent à l'horizon. La Chine devra faire preuve de beaucoup de créativité pour faire face à une nouvelle crise économique mondiale. Si les déclarations des responsables chinois se veulent rassurantes, la menace est réelle pour cette économie qui s'est érigée comme premier exportateur mondial, laquelle risque de souffrir de la baisse de dynamisme de ses marchés à l'export. Mardi, le porte-parole de la commission d'Etat pour le développement et la réforme avait annoncé que «l'économie chinoise ne connaîtra ni une récession en double creux ni de grandes fluctuations». Et d'ajouter que «le taux de croissance potentiel de la Chine restera à un haut niveau dans l'avenir, sur fond d'un approfondissement du processus d'industrialisation et d'urbanisation, ainsi que d'une accélération de la restructuration économique, permettant ainsi d'augmenter considérablement la demande domestique». Toutefois, la réorientation du modèle de croissance chinoise vers la demande interne au lieu des exportations, comme c'est le cas aujourd'hui, souffre des pressions inflationnistes que les autorités monétaires n'arrivent toujours pas à maîtriser. D'ailleurs, le responsable chinois a reconnu que «le pays faisait face à de nombreux défis tels que la faiblesse de la reprise économique mondiale et un développement domestique déséquilibré, désordonné et non pérenne». Une nouvelle crise économique mondiale compliquerait forcément les choses pour l'empire du Milieu. Déjà en 2008, les autorités chinoises avaient dû investir 460 milliards d'euros dans un plan de soutien sur deux ans pour relancer l'économie, afin de maintenir un rythme de croissance soutenu de l'ordre de 8% ; elles ont également été contraintes d'adopter une politique monétaire souple, poussant les banques à augmenter les encours de crédit. Le volume des nouveaux prêts accordés a fortement augmenté, de même que le boom du secteur immobilier a induit une augmentation des loyers et des charges de 6,5%. Par ailleurs, la Banque centrale chinoise a élargi la masse monétaire en circulation pour accroître son bilan. Autant de facteurs qui ont induit une inflation galopante qui a atteint 5,5% en mai, le plus haut depuis 3 ans. Or, ces taux présentent des risques pour la croissance que les autorités chinoises veulent maintenir au-dessus de 8%. Une spirale inflationniste entraînerait une hausse des salaires, laquelle entraînerait une hausse des prix et ainsi de suite, grevant ainsi le produit chinois d'un avantage concurrentiel en matière de coût de la main-d'œuvre. Aussi, les excès de liquidités ont alimenté des bulles spéculatives sur les actifs boursiers et immobiliers. L'agence de notation Fitch a souligné que la deuxième économie mondiale n'était pas à l'abri d'une crise bancaire provoquée par la montée des crédits non remboursés. Enfin, les conséquences de l'inflation pèsent sur les ménages pauvres. La hausse des prix n'est pas pour favoriser la consommation des ménages et pourrait induire de l'agitation et même l'explosion sociale.