Le marché dans la gadoue Chaque mardi que Dieu fait, les citoyens de la commune de Béni Maouche affluent par fourgons de transport, à pied ou à dos d'âne, vers le marché hebdomadaire en quête de bonnes affaires, quand ce n'est pas seulement pour remplir l'indispensable couffin. S'étendant sur un hectare, le marché de Béni Maouche est malheureusement marqué par l'anarchie. Au désordre qui y règne, rendant difficile de se frayer un chemin entre les étals, s'ajoute la gadoue. En ces temps de pluie et de neige, les lieux sont envahis par une boue dans laquelle on ne peut que s'enliser. Le spectacle de centaines de personnes y pataugeant et se bousculant pour en sortir est désolant. Un véritable marécage où la terre se mélange à l'eau pluviale, au sang des poulets égorgés sur place et aux déchets qui s'amoncellent autour des caisses de sardines à l'entrée du marché. Qu'il soit géré par l'assemblée communale ou cédé aux enchères à un particulier, comme c'est le cas avec le nouvel exécutif communal, ce marché hebdomadaire a besoin de beaucoup d'entretien, sinon d'une totale réfection. Massacre des arbres L'abattage clandestin des arbres est un phénomène très fréquent dans la commune de Béni Maouche, d'autant qu'il est facilité par l'absence des services concernés par la protection des espaces naturels. Des dizaines de personnes s'improvisent ainsi chaque hiver bûcherons, en se dotant uniquement d'une tronçonneuse électrique, pour partir à l'assaut des maigres poches forestières qui restent. Du cyprès au chêne, en passant par le faux platane et le caroubier, rien ne résiste aux scies, dont l'usage rapporte à son propriétaire 1000 DA pour seulement deux heures de besogne. Un phénomène alimenté également par l'impossibilité, pour nombreux citoyens, de compter sur le chauffage au moyen de l'énergie électrique, dont les factures demeurent trop salées et les pannes trop fréquentes. Idem pour le fioul dont l'acheminement reste également problématique dans ces contrées montagneuses connues pour la rudesse de leurs hivers.