Un paysage chaotique qui défigure les lieux sur plus de 400 mètres. L'oued Beni Azza, séparant les communes de Blida et d'Ouled Yaïch, n'en est pas moins à l'abri des ordures qui commencent à prendre de l'espace d'une manière inquiétante. Surtout, il ne faut pas penser seulement aux déchets ménagers, car, selon le témoignage de plus d'un, des camions y jettent à la sauvette des déchets de matériaux de construction, d'autres, de l'emballage en plastique, des déchets de cuir, des produits chimiques ou même des déchets relevant du secteur de la mécanique et des composants électroniques usités. «Certains y déversent en plein lit mineur des huiles usagées, de l'essence et d'autres composants dangereux pour la santé publique, la faune et la flore. Il y a aussi une conduite qui achemine de l'eau de l'oued Béni Azza à plus de 50 000 personnes dans la localité de Ouled Yaïch, il faut que les gens évitent de se baigner trop près ou de laver leurs mobylettes dans les voisinages immédiats. Des délinquants ou des jeunes de mauvaise éducation ont récemment obstrué, avec une caisse de 50 kg remplie de gravats, la conduite d'eau ce qui l'a faite éclater. Les eaux de ladite conduite se sont déviées vers une source d'eau la mettant ainsi en péril», témoigne un écologiste rencontré sur place. Un autre point noir, l'incivisme des estivants eux-mêmes qui repartent chez-eux en laissant les lieux encombrés de déchets… Ces babioles, après usage sont parfois jetées en plein lit d'écoulement de l'oued Béni Azza qui les charrie plus bas jusqu'au voisinage des habitations. Dans la partie aval, le constat est autrement plus catastrophique. Là, au niveau des berges de l'oued Béni Azza aménagées en section trapézoïdale, c'est carrément les ordures ménagères qui tapissent tous les à-côtés. Ce paysage chaotique défigure les lieux sur plus de 400 m de longueur, pourtant l'endroit abrite des infrastructures sportives de rang olympique, à l'image de la salle omnisport, la piscine et l'arrière-plan du stade Tchaker. Les riverains se disent n'avoir pas le choix puisque cette zone est mal desservie en matière de moyens de ramassage d'ordures ménagères. L'intérieur de la cité Ben Achour n'est pas plus reluisant que les quartiers éloignés de l'axe principal qui ne sont pas desservis par les moyens de ramassage d'ordures. L'exemple type est le talweg traversant sur presque deux kilomètres la mégabourgade de Ben Achour et aboutissant dans une zone souvent sujette à des inondations. Tout au long de ce talweg, des points de décharge sauvage ont fait leur apparition çà et là, et cela continue, ce qui a favorisé la prolifération des rats, des moustiques… Dans la partie amont est, tout le flanc donnant sur le bidonville du lieudit «Snouber» est recouvert d'ordures ménagères. Ce chaos de déchets ne cesse de prendre de l'espace allant jusqu'au voisinage du nouveau cimetière de Ben Achour. S'il est vrai que des camions de ramassage d'ordures ménagères relevant de l'APC de Blida et des EPIC récemment créés sont mis à disposition, cela reste bien en deçà des besoins réels, alors que le constat se trouve parfois plus assombri par l'incivisme des citoyens eux-mêmes.