Le dernier séisme boursier, né de la dégradation de la note américaine par Standard and Poor's et des craintes suscitées par la crise des dettes publiques des Etats européens, a coûté une perte sèche de 917 milliards d'euros aux entreprises aux Etats-Unis et en Europe. Selon les estimations des analystes de Dexia Securities, la filiale de courtage de la banque franco-belge Dexia, les pertes en Bourse sur les sept derniers mois se chiffrent à 3400 milliards d'euros, ce qui représente près d'un tiers du produit intérieur brut des Etats-Unis (14 500 milliards de dollars). C'est dire qu'il s'agissait d'un véritable séisme boursier, même si les analystes se gardent jusqu'ici d'évoquer une situation de krach. Le vendredi 5 août, les Bourses européennes avaient chuté en raison de craintes entourant l'économie américaine et des inquiétudes sur une contagion de la crise de la dette en zone euro. Ce jour-là, Londres avait lâché 2,71%, Francfort 2,78% et Paris 1,26%. Sur la semaine, la Bourse de Francfort avait perdu 13%, celle de Londres près de 10%, et celle de Paris près de 11%. Lundi 8 août, les places financières avaient été prises de panique après la dégradation historique de la note de crédit des Etats-Unis. La Bourse de New York avait chuté de 5,55%, sa pire journée depuis décembre 2008. En Europe, Francfort avait plongé de 5,02%, Paris de 4,68% et Londres de 3,39%. Hier, les places financières ont observé à nouveau une chute brutale dès la mi-séance après avoir ouvert en hausse. L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a clôturé la séance avec une perte de 5,13%, dans le sillage de Wall Street, le Footsie-100 (Londres) chute de plus de 3%, la Bourse de Milan (Italie) clôture avec une perte de 6,65% et le CAC 40 (France) lâchait à plus de 5% à la clôture. Les deux Bourses de Moscou, elles, ont clôturé sur une baisse de plus de 4%, tandis que la Bourse madrilène lâche de plus de 5%. L'indice Dow Jones cédait 3,91% et le Nasdaq 3,42% hier à l'ouverture. Pourtant, la Réserve fédérale américaine (FED) a promis mardi de garder son taux d'intérêt directeur près de zéro au moins jusqu'à la mi-2013, et annoncé qu'elle envisageait d'en faire plus pour contrer la dégradation de la conjoncture économique dans le pays. Cette annonce n'a pas été suffisante pour ramener le calme aux marchés. La dégringolade du secteur bancaire ainsi que les rumeurs d'aggravation de la crise en zone euro sont les deux facteurs à l'origine de ce nouvel effondrement. A ces craintes, s'ajoutent les rumeurs les plus folles sur une éventuelle dégradation de la note française par l'agence de notation franco-américaine Fitch Ratings. Celle-ci a confirmé, néanmoins, la note «AAA» décernée aux emprunteurs les plus fiables, qu'elle attribue à la dette publique française. Le spectre d'un nouveau de krach boursier risque néanmoins de prendre corps, revivifiant ainsi les craintes d'une récession économique mondiale.