Le gouvernement israélien annonce la construction de 1600 logements à Jérusalem-Est alors que des manifestations dénoncent depuis des semaines le prix des logement en Israël. Le ministère israélien de l'Intérieur a rendu son verdict définitif en faveur de la construction de 1600 logements à Jérusalem-Est, occupé depuis 1967. Ce même projet de construction avait donné lieu à une intense passe d'armes diplomatique entre les Etats-Unis et Israël. La secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, avait alors qualifié le projet «d'insulte aux Etats-Unis». Pour tenter d'apaiser les tensions diplomatiques avec son allié, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait exprimé ses regrets sans accepter la réduction du nombre de constructions. Nabil Abou Rdainah, porte-parole de l'Autorité palestinienne a appelé les Etats-Unis, l'Union européenne et d'autres pays qui soutiennent le processus de paix à faire pression sur Israël pour qu'il mette un terme à ses projets de construction en Cisjordanie ainsi qu'à Jérusalem-Est, dont les Palestinien veulent faire leur capitale. Le chef du gouvernement israélien avait ordonné en novembre 2009 un gel temporaire pour dix mois de nouveaux chantiers de logements en Cisjordanie mais a refusé, comme le lui demandaient les Etats-Unis, de proroger ce moratoire l'année dernière. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, refuse d'engager des négociations de paix avec les Israéliens tant qu'ils ne gèlent pas totalement les chantiers de construction de logements. Même si la construction de ces logements ne devrait pas intervenir avant plusieurs années, c'est un coup symbolique fort porté à l'Autorité palestinienne alors qu'elle s'apprête à réclamer le statut de membre à part entière des Nations unies en septembre prochain. Cette annonce arrive en période de mécontentement social, où le mouvement des indignés israéliens dénonce depuis plusieurs semaines le prix des logements. Dans un communiqué, l'organisation israélienne hostile à la colonisation «La Paix maintenant» dénonce le gouvernement qui utilise de «manière cynique la crise du logement en Israël pour promouvoir la construction dans les colonies». Selon le gouvernement israélien, «tout cela n'a rien de politique c'est seulement économique», en targuant que la construction de nouveaux logements devrait à terme opérer une baisse des prix. Parmi les propositions attendues pour augmenter le budget de l'aide sociale, la réduction de celui de l'armée n'est pas à l'ordre du jour. M. Netanyahu a estimé que «les demandes de réduction du budget de la défense ne tiennent pas compte des menaces pesant sur le sécurité du pays». Selon les médias israéliens, l'état-major justifie aussi ses demandes en arguant que le président syrien, Bachar Al Assad, pourrait être tenté de provoquer un conflit avec Israël pour détourner l'attention de la répression sanglante qu'il mène contre ses opposants.