A l'entrée de la petite ville de Tamentfoust (ex-La Pérouse) sur le littoral est-algérois, un terrain vague aussi grand que quatre stades de football renferme dans ses entrailles l'un des sites archéologiques les plus riches en matière de vestiges. Des blocs de pierres clairsemées ici et là, renseignent sur l'importance historique du lieu, qui a vu se succéder plusieurs civilisations. Des Phéniciens aux Turcs, en passant par les Romains, l'antique Rusguniae ne finit pas d'intriguer par la splendeur de ses richesses historiques. En attendant que des fouilles archéologiques viennent interrompre le calme plat qui règne dans cet endroit ceinturé par les habitations, le site est livré aux pilleurs de tous bords. Des pièces de monnaies qui remontent à l'Antiquité, des statuettes de bronze, des ustensiles de cuisine, et mêmes des armes de guerre se retrouvent dans les galeries de collectionneurs privés. Aussi, quelques habitants inconscients, n'hésitent pas à utiliser des pierres extraites du site pour ornementer les devantures de leurs maisons. Si ces résidants ignorent l'inestimable valeur de ces pierres, les responsables qui ont à charge la mission de les sauvegarder, doivent faire preuve de plus d'entrain à les sauvegarder. Toutefois, les pouvoirs publics avaient promis de construire une clôture autour de ces ruines, mais jusqu'ici rien de concret n'a été entrepris. Que coûte un mur d'enceinte en briques, face à la perte inestimable d'un patrimoine intergénérationnel ? Probablement rien ! Il est parfois nécessaire de rappeler, aux gestionnaires de l'espace urbain, qu'il leur appartient, par obligation, de préserver ces biens culturels, afin de permettre aux générations futures d'en jouir pleinement.