Les habitants de la ville dénoncent le laxisme des autorités devant la mauvaise qualité des travaux déjà exécutés. Dans certains quartiers de Bordj Bou Arréridj, surtout au centre-ville, c'est à un véritable ballet de tractopelles et de camions qu'on assiste depuis plusieurs mois. Si vous avez eu l'occasion de marcher ou de conduire à Bordj Bou Arréridj, ces derniers mois, vous avez certainement croisé sur votre chemin une ou deux pelleteuses, des camions qui barrent la route, quelques ouvriers ici et là ... Et pour cause, un grand chantier, intitulé «mise à niveau» ou «aménagement urbain», est en cours. En point de mire: la réfection des trottoirs, le bitumage de la chaussée et l'éclairage public pour un espace urbain plus beau, plus propre, plus respectueux de l'environnement et plus pratique. Annoncé par le wali, dès son installation, ce «programme de requalification urbaine de la ville de Bordj Bou Arreridj» s'articule autour des enjeux du développement durable prenant en considération la qualité de vie, l'environnement, la dynamique économique, l'embellissement et l'aménagement des centres urbains. On ne manquera pas de vous en reparler, mais sachez déjà que cet immense programme concerne aussi bien la rénovation des voiries et du réseau d'assainissement que la création d'espaces verts, de places publiques, de zones de jeux, de centres sportifs de proximité, etc. Ainsi, la gestion de l'eau, la protection de l'environnement, le sport, le transport et le tourisme sont autant de secteurs directement et positivement impactés par cette mise à niveau. Mais, ces chantiers n'en finissent pas et n'avancent plus. «On creuse toujours à Bordj Bou Arréridj», dira un habitant de l'avenue Emir Abdelkader. «Les chantiers traînent», dénoncent les riverains. Ces derniers n'ont pas manqué de manifester leur colère en voyant arracher le carrelage, plutôt en bon état, des trottoirs, pour le remplacer par… un autre carrelage. Comme toujours, l'embellissement de la ville est limité aux trottoirs des artères. «Après le carrelage, un nouveau carrelage ! C'est une opération qui se refait chaque année après adoption du nouveau budget», déplorent nos interlocuteurs qui s'interrogent, néanmoins, sur les motivations qui incitent les instances concernées à gaspiller des fonds publics pour refaire des trottoirs déjà en bon état. «On ne comprend pas que des travaux soient faits et refaits et que les entreprises engagées lèvent leurs chantiers en laissant derrière eux gravats et trottoirs défoncés», nous déclarent des citoyens excédés qui dénoncent le «laxisme» des autorités devant la mauvaise qualité des travaux déjà exécutés lors de la réalisation de plusieurs projets. Devant une telle situation, certains s'interrogent sur les critères d'octroi des marchés publics.