Le responsable du MSP estime que l'administration algérienne n'a jamais été neutre dans le déroulement des élections. Encore un mauvais départ pour «les réformes politiques» annoncées par le président Bouteflika. Après l'échec des consultations menées par la commission Bensalah, le premier texte ayant fait objet de révision déçoit. Il s'agit de la mouture de l'avant-projet de loi électorale. Selon le président du MSP, Bouguerra Soltani, le texte concocté par le ministère de l'Intérieur est dominé par l'élément technique : «C'est un projet technique et non pas politique.» Intervenant lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, M. Soltani émet des réserves sur ce texte : «Nous espérions avoir un projet qui reflète une profonde vision politique. Mais ce n'était pas le cas.» Ce n'est pas l'unique critique. Bouguerra Soltani précise également qu'il y a un excès de renvois à des textes d'application dans ce projet. «Nous avons remarqué qu'il y a plein de renvois à des textes d'application dans les articles de ce projet de loi. Ce n'est pas normal. Le renvoi des textes d'application devrait être exceptionnel», souligne-t-il. La troisième objection du MSP concerne la commission chargée de superviser les élections : «Cette commission n'a pas changé de 1963 à 2007. C'est toujours le ministère de l'Intérieur qui chapeaute l'opération. Nous, nous demandons à ce qu'elle soit confiée à la justice. Il est temps de passer de l'Etat des appareils à un Etat des institutions», revendique M. Soltani. Et d'ajouter : «Nous n'inventons rien. Nous demandons seulement l'application des critères internationaux en la matière.» Poursuivant, le premier responsable du MSP juge trop lent le rythme «des réformes politiques». Dans ce sens, il met en cause l'administration. Selon lui, le responsable de cette situation n'est pas le président Bouteflika qui, estime-t-il, «a une volonté d'accélérer la cadence des réformes». «L'administration impose un rythme très lent», dit-il, précisant qu'à travers l'administration, il dénonce la bureaucratie qui ne veut pas se réformer. «Notre administration est habituée à faire du copié-collé. Nous, nous voulons une administration plus moderne», lance-t-il. Le président du MSP renouvelle également son appel à la publication du rapport des consultations sur les réformes politiques. Dans la foulée, il appelle à l'organisation d'une conférence nationale à laquelle participeront tous les acteurs politiques afin d'approfondir la vision des réformes dans leur dimension politique. «La conférence permettra d'approfondir la vision des réformes annoncées par le président de la République dans leur dimension politique et de définir les orientations économiques et sociales», explique-t-il. Le MSP, précise enfin Bouguerra Soltani, a reçu, dimanche dernier, le projet de loi sur les partis politiques qu'il se propose d'étudier.