Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) est impatient de connaître les résultats des consultations politiques. «On veut connaître ce qu'il est advenu de ces consultations.» «On demande à ce qu'il y ait publication dans les meilleurs délais d'une note d'information en ce sens», a indiqué hier Bouguerra Soltani, président du parti, lors d'une conférence de presse à Alger. Cette déclaration intervient, a-t-il fait remarquer, quatre mois, jour pour jour, après le discours de Abdelaziz Bouteflika à la nation, dans lequel il a rendu public son engagement de procéder à des réformes politiques. Celles-ci ont été entamées par une série de consultations, menées par le trio Abdelkader Bensalah-Mohamed Touati-Mohamed Boughazi qui a reçu quelque 250 personnalités représentant des partis politiques, des associations et des organisations syndicales. La dynamique des consultations étant arrivée à terme, des partis politiques et autres structures concernées par les réformes sont dans l'attente des résultats de cette action. Le président du MSP estime qu'il y a lenteur dans l'exécution de l'action des réformes. D'un doigt accusateur, il désigne «l'Administration publique qui entrave le processus et de porter un coup dur à la volonté de Bouteflika d'aller au bout de son action». «Il y a une grande différence entre la cadence mise en application dans l'exécution des réformes et la volonté du président de la République d'achever au moment opportun ce chantier», a estimé le conférencier ajoutant : «Plus la confiance du MSP en la personne de Bouteflika est grande, plus est la méfiance et l'appréhension nourries de notre parti vis-à-vis de l'Administration.» Déception Le président du MSP soutient en outre que le niveau des réformes reste très limité. C'est le constat qu'il a établi une fois qu'il s'est imprégné du contenu des premiers projets de lois jusque-là élaborés et dont le contenu est inspiré des consultations politiques. Il s'agit du nouveau code communal ainsi que des deux avant-projets de loi traitant, pour le premier des modalités d'organisation des élections, les partis et les associations pour le second. Pour ce qui est du code communal, Soltani a affirmé que «le MSP est profondément déçu du contenu de ce texte de loi». Par ailleurs, il considère l'avant-projet de loi sur les élections comme étant «une mouture technique, trop vague et comprenant beaucoup de renvois aux textes d'application». Et d'ajouter : «Nous voulons un projet de loi à caractère politique (…) nous souhaitons aussi que la justice puisse jouer un rôle clé dans la surveillance des élections.» «L'Etat de droit c'est un Etat de justice et non pas celui de l'Administration», a déclaré le président du MSP. Soltani, membre du triumvirat de l'Alliance présidentielle se dit, en outre, profondément déçu par le fait que les réformes politiques n'ont pas - jusque-là - inclu dans leur sillage une éventuelle révision de la Constitution. «Lorsque nous avons été reçus par la commission des consultations, nous avons beaucoup insisté sur la nécessité d'une révision de la loi suprême du pays. C'est de cette révision devant définir le type de gouvernance pour le pays qu'émaneront par la suite tous les autres projets de loi prévus dans le cadre des réformes politiques», a expliqué le conférencier. Il se trouve, cependant, que la révision de la Constitution ne figure pas pour le moment dans le programme des réformes politiques, contrairement aux attentes du MSP.