Photo : M. Hacène Par Amar Rafa Le MSP a réitéré sa demande de révision de la méthodologie des reformes politiques en Algérie, pour donner la priorité à la révision de la Constitution, et l'adoption de standards universels s'agissant des réformes, des élections ou d'agrément des partis, et demandé que les président de la République supervise personnellement les réformes annoncées, ainsi que la tenue d'une conférence nationale regroupant les différents acteurs politiques.Son président, Bouguerra soltani, a, lors d'une conférence de presse, hier au siège national du parti, exprimé sa désapprobation au sujet de la lenteur des réformes politiques dans le pays. Il a demandé à les mettre au même niveau que la volonté politique du président de la République, en lequel il affirme renouveler sa confiance, contrairement à l'administration, dont il dénonce «la volonté de dévoyer et de noyer ces reformes». Il a noté, dans ce cas, un «renvoi excessif à la voie réglementaire», qui aboutirait à des textes d'application. Ayant été destinataire des copies de projets des différentes lois soumises à révision, notamment la loi portant régime électoral, Bouguerra Soltani n'a pas manqué, dans le sillage du rappel de ses positions, de réitérer sa demande de dessaisir l'administration, en l'occurrence le ministère de l'Intérieur, de la mission de contrôle des élections, pour la confier à une justice indépendante, où la séparation des trois pouvoirs est effective. Au nom du parti, il a estimé, dans une déclaration préliminaire, que limiter «les réformes aux aspects juridiques et légaux, pour mener les échéances électorales de 2012 avant la révision de la Constitution, risque d'en faire un non-événement, si le président de la République n'intervient pas», et avertit que «la réaction de l'administration lente et inadaptée à la volonté politique ne sert pas l'intérêt du pays, et pourrait avoir des conséquences fâcheuses». Pour lui, il n'y a pas commune mesure entre la volonté politique et l'administration, qui est «habituée à faire du copier coller». A titre d'illustration, il dira que Abdelaziz Bouteflika a évoqué le renouveau national, la démocratie parlementaire et les ambitions politiques des jeunes, mais l'administration a réduit ce dernier concept à une réduction de l'âge de candidature, a-t-il relevé. Le responsable du MSP a, en rappelant avoir exprimé les positions de son parti lors des consultations politiques qui ont touché 250 personnalités, demandé à en connaître les résultats, et d'accélérer la publication du document en question. Et de réitérer trois principales revendications, à savoir consacrer le régime parlementaire, la nécessité d'adopter des standards internationaux en matière de réformes politiques, les élections, agrément de partis, etc. En troisième lieu, «nous ne voulons pas que ces réformes soient horizontales, mais consultatives et consensuelles, qui doivent aboutir à plus de libertés et de transparence dans tous les actes politiques», dira Bouguerra Soltani, qui a exprimé son désir de voir le cadre de vie des citoyens s'améliorer dans le sillage de ces réformes, comme gage de crédibilité selon lui. En réponse à une question de la presse, Bouguerra Soltani a reconnu avoir mené un dialogue avec les islamistes à l'intérieur des prisons, indiquant que ce dialogue est mené par l'Etat depuis 1995, mais, a démenti l'existence d'un quelconque pacte. Le président du MSP, interpelé à ce sujet, a dénoncé les derniers attentats ayant eu lieu à Tizi Ouzou, en réaffirmant que la position du parti est connue et n'a pas changé. Il a qualifié les attentats de «tentatives vaines», dont les auteurs n'ont pas de projets. Quant aux tentatives de réhabiliter le parti dissous, M. Soltani a estimé qu'il revient à la justice de trancher cette question. «Le MSP appelle à une séparation claire des pouvoirs, et à l'instauration de l'Etat de droit dans tous les domaines, a affirmé son responsable. Aussi, ajoute-t-il par ailleurs, il est normal que ses partenaires au sein de l'alliance présidentielle parlent déjà des échéances (présidentielles) de 2014, néanmoins, dit-il, le MSP considère que la priorité doit être donnée aux élections législatives et locales de 2012.