Le marché pour l'acquisition de 2,6 millions de doses de vaccin, toutes formes confondues, contre la grippe saisonnière n'est toujours pas attribué. La réunion prévue lundi a dû être reportée à une date ultérieure en attendant les résultats d'analyse des échantillons soumis au laboratoire de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA). Ce qui nécessite, selon une source proche du dossier, plus d'une dizaine de jours pour avoir les résultats avant de se réunir pour désigner le fournisseur, alors que plusieurs pays à travers le monde réceptionnent déjà les premières doses de vaccin contre la grippe saisonnière. L'appel d'offres lancé en avril 2011 a été annulé en raison du non-respect des clauses réglementaires, notamment les dispositions relatives à l'autorisation de mise sur le marché (AMM) et l'absence d'échantillons. Ce qui a poussé le ministère de la Santé à soumettre le marché au «gré à gré». Le gel des demandes d'enregistrement des médicaments décidé par le ministre de la Santé à son arrivée, en juin 2010, complique davantage la situation. Les laboratoires se sont présentés à l'appel d'offres avec seulement des fiches de pré-soumission pour l'enregistrement de leurs produits, qui ne prouvent pas l'enregistrement du produit et la détention de l'AMM. Alors que la direction de la pharmacie au ministère de la Santé est dans son rôle d'étudier exceptionnellement ce type de dossiers, tels que les vaccins et certains médicaments vitaux, pour lesquels pourtant des autorisations temporaires d'utilisation (ATU) sont délivrées. «Les membres de la commission ont procédé, comme d'habitude, à l'application du cahier des charges tout en respectant toutes les dispositions réglementaires. On s'en est tenu au code des marchés», nous confie-t-on avant de signaler que dans le souci d'avoir le produit dans les temps, «la commission a basé son étude sur le module 3 du cahier des charges qui se réfère au dossier technique, en l'occurrence toute la procédure de fabrication et les aspects liés à la sécurité du produit». Suite à l'annulation de l'appel d'offres, les soumissionnaires ont réactualisé leurs dossiers lors de l'ouverture des plis de la consultation, qui a eu lieu le 7 août dernier, en présentant les échantillons de produits finis du vaccin. Le laboratoire Sanofi Pasteur, dont l'AMM a expiré en 2010, a présenté un accusé de réception de dossier de renouvellement de l'enregistrement du vaccin pour une période de cinq ans délivré par la direction de la pharmacie en juillet 2011, avons-nous appris. Sur les trois fournisseurs soumissionnaires, le laboratoire Novartis s'est retiré. D'après le représentant du laboratoire installé au Maroc, Xavier Greussard, nouartis s'est retiré après l'annulation du premier appel d'offres. «Nous avons présenté un dossier avec toutes les exigences du cahier des charges et avec une offre concurrentielle. Les trois souches retenues par l'OMS et les réactifs qui permettent de faire les analyses nécessaires ont été apportés. Nous voulons pénétrer le marché algérien avec un produit de qualité, reconnu sur les cinq continents et enregistré dans 27 pays. Un délai d'une semaine a été fixé pour la deuxième soumission, ce qui était très court pour présenter un dossier complet avec toutes les garanties, surtout que c'est la période des vacances. Nous avons préféré nous retirer», nous a-t-il expliqué. Il est clair qu'au rythme où vont les choses, le vaccin contre la grippe ne sera jamais dans les hôpitaux pour les multidoses ni dans les pharmacies pour les monodoses dans les délais puisqu'après la décision d'attribution, les contrats doivent être signés dans la semaine et les commandes passées ne peuvent être réceptionnées que 45 jours après l'ouverture de la lettre de crédit. A cela s'ajoutent les deux semaines de contrôle avant de libérer le vaccin. Les 36 000 futurs pèlerins risquent de se rendre aux Lieux Saints sans être vaccinés. Les malades chroniques seront également privés de la vaccination à temps.