Le vaccin contre la grippe saisonnière risque de ne pas être disponible dans les officines d'ici la fin du mois comme à l'accoutumée. Aucune dose n'est à ce jour réceptionnée par l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) chargé du contrôle du produit et partenaire officiel du fournisseur français Sanofi Pasteur, division vaccin du groupe Sanofi Aventis. Pourtant, un contrat a été signé il y a deux années pour le conditionnement local d'une certaine quantité (multidoses) du vaccin à l'Institut Pasteur qui sera destiné aux collectivités, à savoir les institutions de l'Etat, les hôpitaux et autres organismes. L' IPA semble être écarté cette année de l'opération qu'il mène depuis des années. Personne ne sait combien de quantités sont commandées et quand le vaccin sera-t-il vendu en pharmacie ni la date officielle du lancement de la campagne de vaccination. Les grossistes et les pharmaciens attendent toujours d'être livrés. Tout porte à croire que l'importation et la distribution de ce vaccin sera, selon une source proche du dossier, désormais assurée par le ministère de la Santé qui aura à puiser du fond d'urgence pour acheter ce produit, certainement en quantités réduites loin du million de doses importé l'année dernière. D'ailleurs aucune stratégie de vaccination pour cette année n'est à ce jour communiquée par le ministère de la Santé que ce soit pour la grippe saisonnière ou contre le nouveau virus de la grippe A(H1N1). Les raisons de ce retard dans l'approvisionnement du produit seraient, selon la même source, une des conséquences des nouvelles dispositions de la loi de finances complémentaire 2009 relatives au crédit documentaire. L'importation des quantités suffisantes pour couvrir les besoins ne peut être effectuée pour le moment par Sanofi Pasteur puisque la loi exige le payement total de la quantité commandée. A noter que la campagne de vaccination doit être lancée à la mi-octobre, surtout que c'est à cette période que la deuxième vague de la grippe A(H1N1) pointera son nez. La vaccination doit ainsi concerner les personnes âgées de plus de 65 ans et les enfants atteints de maladies chroniques (diabète, insuffisance cardiaque, déficit immunitaire, asthme, bronchite chronique) pour se prémunir de la grippe. Les pèlerins figurent aussi, selon les praticiens, parmi la population à risques qui nécessite la vaccination qui constitue la meilleure prévention pour les pèlerins qui sont, pour la plupart, des personnes âgées présentant un risque élevé de complications grippales. Les spécialistes précisent que la vaccination doit se faire entre la mi-octobre et la mi-novembre et être renouvelée chaque année car le vaccin antigrippal est modifié chaque année sur la base de prévisions épidémiologiques. « Les complications et la mortalité par grippe s'observent principalement chez les très jeunes et chez les sujets âgés, surtout s'ils sont atteints d'une maladie chronique. 90% de l'ensemble des décès par grippe s'observent chez les plus de 75 ans », explique-t-on en indiquant que toutes les études font apparaître une grande efficacité clinique en termes de prévention secondaire. « Le vaccin diminue la sévérité et la durée de la maladie et induit une réduction significative des complications et des hospitalisations de l'ordre de 70% chez les personnes âgées », relève-t-on. Pour rappel, la grippe saisonnière fait 500 000 morts dans le monde chaque année.