C'est à un véritable problème de gestion de la ville que les Epic donnent l'impression de s'escrimer. Depuis la création de ces établissements publics de wilaya, dont le statut est à caractère industriel et commercial, les choses ne tournent plus rond, comme au temps où la mission incombait au CPVA. Bien qu'il soit malvenu d'affranchir l'administré qui, convenons-en, a une part de responsabilité dans l'entretien et la préservation de sa cité, la politique menée par les décideurs en charge de donner une image digne d'une capitale reste atrophiée, voire indigente. A chaque événement, l'on assiste à une sorte de branle-bas de combat au sein des différents intervenants. La panique s'empare de l'ONA, d'Asrout, de NetCom, d'Erma, de l'Edeval, de Hurbal, etc. Ceux-ci s'attellent, pour la circonstance, à donner du clinquant à certaines artères et places publiques. A croire que la propreté de la ville reste à la merci d'une quelconque occasion. La cité ne daigne se mettre dans ses plus beaux atours que lorsque la circonstance le permet... La plèbe, elle, continue, à chaque ondée, de patauger dans des trombes d'eau, envahissant et obstruant le réseau routier. Certaines stations de bus, sans canaux d'évacuation des eaux pluviales, ni avaloirs, se transforment en mares, étangs et gadoue. Dans la foulée, ce qui reste davantage attristant, ce sont les permissionnaires, ces maîtres d'œuvre engagés dans des travaux de voirie, mais qui restent réfractaires à la belle ouvrage et à la remise des lieux en l'état. Ce qui n'est pas sans générer des écrans de fumée de poussière incommodant l'usager de la route et les riverains. Et pourtant, le décret exécutif n°04-392 du 5 décembre 2004 relatif au domaine public de la voirie est clair comme de l'eau de roche. Celui-ci énonce qu'« aussitôt après l'achèvement des travaux, le permissionnaire est tenu d'enlever tous les décombres, dépôts de matériaux, débris et immondices, de réparer immédiatement tous les dommages qui auraient pu être causés à la voie publique ou à ses dépendances, par leurs travaux et rétablir dans leur premier état les chaussées, les trottoirs, les talus... ». Autrement dit, il ordonne à l'entreprise de ne pas abandonner le chantier les tripes... en l'air. Mais la situation nous conduit à reprendre la citation du cardinal Richelieu : « Faire une loi et ne pas la faire exécuter, c'est autoriser la chose qu'on veut défendre ». Laxisme ? Indifférence ? Ou tout simplement de l'insubordination ? A méditer.