Il est sorti sans un mot. Dans un communiqué transmis à la presse, Dominique Strauss-Kahn remercie la justice américaine et affirme vouloir retourner chez lui, en France Paris (France). De notre correspondant
Plus tôt, le juge américain Michael Obus a décidé d'abandonner les poursuites contre Dominique Strauss-Kahn pour crimes sexuels, à la demande du procureur qui a relevé des mensonges dans les accusations de la femme de chambre du Sofitel de New York. «Je ne vois aucune raison de refuser la demande de non-lieu», a déclaré le juge lors d'une audience d'une quinzaine de minutes au tribunal pénal de Manhattan. La décision du juge met fin à trois mois d'une rocambolesque saga judiciaire qui a coûté à DSK son poste de directeur général du Fonds monétaire international et gravement entamé ses chances de briguer la présidence française. Le juge a évoqué une possibilité d'appel de la part des avocats de la victime présumée de M. Strauss-Kahn. Ce que l'avocat de la femme de chambre a fait. L'appel est suspensif du passeport du diplomate français. Le procureur Cyrus Vance, qui avait obtenu l'incarcération de l'ancien ministre de l'Economie de Jospin en mai, a annoncé, lundi, avoir demandé au juge l'abandon des poursuites. «S'il est établi que l'ancien patron du FMI a bien eu une relation sexuelle avec son accusatrice, rien ne permet de prouver avec certitude que cette relation était forcée», a expliqué le procureur. Les socialistes respirent Dominique Strauss-Kahn était poursuivi pour sept chefs d'accusation, dont tentative de viol, agression sexuelle et séquestration. La recommandation du procureur a été dénoncée comme un déni de justice par l'avocat de la femme de chambre. Selon lui, le procureur «a refusé le droit d'une femme à obtenir justice dans une affaire de viol».En France, la recommandation du procureur de classer le dossier a été accueillie avec soulagement par les socialistes, candidats à la primaire, y compris. Pour autant, l'avenir politique de Dominique Strauss-Kahn sur la scène française reste incertain et nul ne se risque à envisager qu'il soit candidat à la présidentielle de 2012. Ségolène Royal estime qu'une «page importante se tourne» pour Dominique Strauss-Kahn. «Il faudrait le laisser respirer, le laisser tranquille. N'oublions pas la violence du système (judiciaire américain, ndlr), sa brutalité – la prison, les menottes, les chevilles entravées, les assignations à résidence –, tout ça pour finir sur cette issue positive», a déclaré la candidate à la primaire.