Le consul et deux diplomates exerçant au consulat algérien à Sebha (Libye) auraient quitté, avant-hier, le territoire libyen par voie terrestre, apprend-on de sources diplomatiques. Ils devaient franchir les postes-frontières de Deb Deb, dans la wilaya d'Illizi, ou de Djanet, ce qui nécessite un long et périlleux parcours routier de plusieurs centaines de kilomètres. Les mêmes sources affirment que le consulat général à Tripoli a été visité, avant-hier, par un groupe armé composé d'une vingtaine de jeunes. Cependant, aucun dégât n'est à déplorer. Avec le départ précipité de ces trois représentants algériens de Sebha, seuls trois diplomates, trois attachés militaires, quatre agents consulaires et deux gardes relevant de la mission diplomatique algérienne à Tripoli, la capitale libyenne, n'ont pas encore été rapatriés en Algérie, apprend-on auprès de leurs familles. «Ils n'ont pas eu encore l'autorisation du ministère des Affaires étrangères algérien, encore moins des places sur le bateau affrété par l'Organisation internationale des migrants (IOM) pour quitter Tripoli, devenu hostile aux Algériens depuis le 21 août», explique la même source diplomatique. En congé, deux attachés militaires en activité à l'ambassade algérienne n'ont pas pu traverser les frontières pour rejoindre leur poste à Tripoli. Selon des sources sûres, la mission diplomatique algérienne vit une situation très précaire sur tous les plans. L'absence d'eau potable et de denrées alimentaires nécessaires, notamment en période de jeûne, est une des contraintes qui s'ajoute à des coupures récurrentes de l'électricité et du gaz de ville. «Les diplomates et agents algériens sont contraints de se débrouiller avec le peu de frik (blé concassé) et la tomate conserve qui leur restent pour faire un semblant de chorba», déplorent leurs familles. Selon toujours les proches des agents diplomatiques algériens, en contact permanent avec eux, ils devront attendre la reprise du trafic aérien depuis Tripoli pour pouvoir rejoindre leurs foyers. Un blocus aérien imposé par les forces de l'OTAN et une anarchie totale présagent une attente de plusieurs semaines, voire des mois pour la reprise du trafic aérien. D'ici là, les membres de la mission doivent patienter au péril de leur vie. Dans la nuit du 21 au 22 août, vers 1h du matin, le personnel de l'ambassade algérienne a été surpris par l'incursion d'un groupe armé d'une cinquantaine de personnes dans les locaux de la représentation diplomatique algérienne, forçant ses occupants, kalachnikovs à la main, à s'installer tous dans une seule pièce avant de vider le parc de l'ambassade de 6 véhicules. Un premier bateau affrété jeudi dernier par OIM a embarqué un groupe de 263 migrants en direction de Benghazi, dont deux fonctionnaires de la mission algérienne et les épouses et enfants d'agents diplomatiques et consulaires algériens en poste en Libye. Un troisième diplomate algérien non inscrit sur la liste des partants a forcé l'accès et a pu imposer son départ à bord du Tasucu, le bateau turc affrété par l'OIM.