Mais qu'est-il donc venu faire en Algérie ? », telle était la question que se posaient les journalistes qui ont assisté, avant-hier, à la conférence de presse de Carl-Henric Svanberg, CEO (Chief executive officier, PDG) d'Ericsson, géant suédois des télécommunications. D'autant plus que pour sa première visite en Afrique, Svanberg a choisi l'Algérie, pourtant classée au 19e rang dans le marché africain des télécoms. « Une grande part de notre succès en Algérie vient de la joint venture Sitel, entre Algérie Télécom et Ericsson, qui a treize ans aujourd'hui. Et puis, il faut rencontrer la réalité et les clients, croyez-moi, c'est excitant », dixit Carl-Henric Svanberg. Une « coïncidence » Pour ceux qui croient voir un lien avec cette visite et le lancement du troisième opérateur Wataniya la veille, ce ne serait qu'« une coïncidence. C'est toujours bon d'être là lors d'évènements pareils et de voir de ses propres yeux un marché compétitif, bien régulé et vivant, comme le marché algérien ». Ericsson est l'équipementier de deux opérateurs de téléphonie mobile en Algérie, Nedjma et Mobilis, il est, à travers Sitel, l'artisan de la numérisation de la téléphonie fixe et de son extension. C'est justement sur ces deux points que le géant suédois est en train de perdre du terrain. Si notre pays est classé 19e en terme d'abonnés, il n'en est pas moins le leader africain des nouvelles technologies en matière de téléphonie. Deux de ses opérateurs (Nedjma et Djezzy) ont gagné un échelon en matière de téléphonie mobile, en passant du classique mobile de deuxième génération au GPRS et au EDGE. Seul Mobilis n'a pas franchi le cap. Et c'est, semble-t-il, dans l'optique de « convaincre » l'Etat algérien, actionnaire de Mobilis, de passer à la téléphonie mobile de troisième génération. Idem pour le fixe, qui a connu un bond technologique considérable avec le lancement du « fixe sans fil » WLL CDMA, qui entre, lui aussi, dans l'optique de la téléphonie mobile de troisième génération. Le passage à la téléphonie sur Internet représente la tendance qu'emprunte Algérie Télécom pour développer son réseau. Toutes ces avancées dans le domaine du fixe ont été faites au détriment du quasi-monopole qu'avait Ericsson dans le marché algérien et au profit du dynamisme des équipementiers chinois Huwawei et ZTE. Pour Ericsson, c'est le temps de la reconquête du marché algérien qui a sonné. Extension du réseau SDMA C'est donc logiquement que l'équipementier suédois s'engagera dans le prochain appel d'offres pour l'extension du réseau CDMA. Autrement, Carl-Henric Svanberg s'est contenté de donner sa vision sur le marché mondial des télécommunications et de ses tendances. « Nous sommes leaders des marchés émergents dont nous détenons 50% de parts de marché », a-t-il souligné. Pour ce qui est du marché des terminaux mobiles, le CEO d'Ericsson a affirmé que 600 millions de téléphones portables portant l'estampille Sony Ericsson, sont en circulation dans le monde. « Le mariage entre Sony et Ericsson est un mariage heureux. Nous mettons au service de cette union notre technologie télécom et Sony injecte l'essence de la téléphonie de demain, la technologie annexe (appareils photo, lecteurs MP3...) », a-t-il soutenu. Pour rappel, Ericsson, dont le chiffre d'affaires a atteint les 16 milliards d'euros en 2003, emploie 20 000 personnes à travers 140 pays, dont deux cents en Algérie.