Implanté dans 140 pays, Ericsson vise à fructifier ses investissements dans le continent africain. «Aujourd'hui, 40% des appels mobiles dans le monde transitent par un équipement Ericsson, ce qui fait d'Ericsson l'acteur de référence des télécommunications mobiles». C'est la fierté de M.Carl-Enrik Svanberg, le P-DG du groupe, qui était avant-hier en visite en Algérie, une première dans toute l'Afrique du Nord. Choisir l'Algérie comme première escale par celui qui a sauvé Ericsson «d'une faillite certaine», n'est point un hasard du calendrier. Carl-Enrik Svanberg pressent déjà l'essor que prendra le marché algérien de la téléphonie mobile surtout avec la rentrée en lice de l'opérateur koweïtien, El Wataniya. «C'est un pays (l'Algérie ndrl) qui se porte bien dans le domaine des télécommunications», ne cessait-il de répéter tout au long de la conférence de presse qu'il a avait animée à l'hôtel Sofitel à Alger. Selon lui, l'environnement économique national est «propice» pour des investissements d'envergure se félicitant même des «efforts» des autorités algériennes à faire «respecter les règles du jeu». Le groupe Ericsson, présent en Algérie depuis 1975, n'a jamais porté autant d'attention au marché national que depuis l'octroi de la troisième licence GSM à la compagnie koweïtienne, El Wataniya. Sans en faire cas expressément, Svanberg a reconnu, néanmoins, que El Wataniya incitera certainement à plus de «compétitivité». Cela dit, certains ont déduit de cet «aveu» un possible partenariat entre Ericsson et les trois compagnies de la téléphonie mobile opérant en notre pays. D'ailleurs, le groupe suédois avait paraphé avec Algérie-Télécom un accord de partenariat pour la réalisation de 500.000 nouvelles lignes. Ce projet qui est actuellement en souffrance, va être prochainement relancé, à s'en tenir aux affirmations du patron d'Ericsson. Aussi, le groupe serait vivement intéressé d'être l'équipementier de Djezzy et d'El Wataniya. Est-ce la guerre d'émulation avec les deux autres producteurs de mobiles présents en Algérie, Alcatel et Siemens? «Nous sommes les principaux fournisseurs des trois opérateurs. Cela étant, même Alcatel et Siemens sont là», a répondu Svanberg à cette interrogation d'un air satisfait. Implanté dans 140 pays, Ericsson vise à fructifier ses investissements dans le continent africain, une région qui est en passe de devenir une zone lucrative pour la commercialisation du mobile et dont l'Algérie en est le portail d'accès. C'est pourquoi Ericsson s'active ingénieusement à prendre acte des spécificités algériennes en vue de mettre en vente un produit dans lequel le client se reconnaît. Le moyen le plus sûr afin d'y arriver, a soutenu le conférencier, est de proposer un mobile sophistiqué tout en étant accessible à tout le monde. Dans cette optique, Ericsson a choisi de s'associer avec le géant japonais de l'électronique, Sonny dont l'union s'est matérialisée par la confection du portable Sonny Ericsson (3e génération). «Ce genre d'association est inévitable pour évoluer», a reconnu le P-DG d'Ericsson confirmant le déploiement de 46 réseaux de la sorte. Le lancement commercial d'El Wataniya, semble t-il, a accéléré les mutations du marché de la téléphonie mobile en Algérie.