Le match nul (1-1) arraché contre la Tanzanie n'ajoute rien à la gloire d'un récent mondialiste qui s'accroche obstinément à des joueurs au déclin bien amorcé. C'est la première erreur stratégique du nouveau sélectionneur, le Bosnien Vahid Halilhodzic. Au lieu d'opérer une rupture d'entrée, il a préféré temporiser et reconduire le même groupe à deux, trois éléments près. Il s'est enfermé, tout seul, dans un piège. Celui de vouloir revoir des joueurs qui sont hors du coup depuis plus d'une année. La logique et le bon sens dictaient qu'il regarde ailleurs pour reconstituer un autre groupe, qu'il devra façonner en prévision des dures batailles qui attendent les Verts à partir de juin 2012. Ses déclarations d'après-match ainsi que celles de quelques joueurs ne cadrent plus avec les immenses attentes d'une opinion qui digère mal les contre- performances de son équipe et le rendement insignifiant d'une partie des éléments de sa composante. En prenant connaissance des déclarations des uns et des autres, il ne manquait que peu pour qu'ils sautent tous au plafond pour un misérable match nul face à un adversaire qui occupe la 124e place au classement FIFA. Chaque jour qui passe éloigne l'équipe d'Algérie de son objectif principal annoncé au lendemain de la CAN 2010 et la Coupe du monde 2010 : pérenniser la présence des Verts aux grands rendez-vous continentaux et mondiaux. Ce pari semble de plus en plus difficile à concrétiser, comme l'atteste la sortie à Dar Es Salam. Le Bosnien a été recruté pour contribuer au retour des Verts au premier plan. Sa première sortie officielle à la tête des Verts n'a pas produit l'effet escompté. Il a reconduit pratiquement les mêmes joueurs avec, au bout, le même résultat. Aujourd'hui, il est placé devant ses responsabilités. Ses choix à l'avenir déteindront sur les performances de la sélection. La «performance» trompeuse de Dar Es Salam le conduira probablement à reconduire la même composante face à la Centrafrique avec la conviction de gagner ce dernier match des éliminatoires de la CAN Orange 2012. Une victoire qui prolongera la vie de ce groupe, qui sera ensuite appelé à entamer les éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Ce serait suicidaire, si l'on considère le handicap physique et compétitif qui se creusera pour les cadres qui se sont exilés dans les pays du Golfe. Vahid Halilhodzic doit miser, sans attendre, sur la génération montante (Kadir, Benyamina, Guedioura, Boudebouz, Mesbah… et tous ceux qui frappent aux portes de la sélection, à l'image des bons joueurs de la sélection olympique et en attendant l'arrivée prochaine de Sofiane Feghouli (Valence) qui, bien encadrés par Lacen, Yebda, M'Bolhi (meilleur joueur algérien depuis la Coupe du monde 2010) donneront satisfaction. Le facteur temps joue contre l'équipe d'Algérie. Dix mois pour monter et préparer une nouvelle équipe nationale, c'est peu. Perdre encore du temps avec des joueurs au bout du rouleau sera fatal.