Lakhdar Bentorki, directeur de l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) dresse le bilan des activités culturelles durant l'été et le mois deRamadhan -Quel est le bilan des activités de l'ONCI (l'Office national de la culture et de l'information) durant l'été et le mois de Ramadhan ? Franchement, cette année diffère des autres en matière de participation d'artistes et d'un nouveau public averti. Quand vous multipliez les activités culturelles, vous absorbez l'exigence du public. Quant au mois de Ramadhan, nous avons proposé trois scènes. Celles des salles Atlas portant sur un programme classique et médih (chant religieux), El Mougar était dédié au tarab (chant) de la femme arabe avec des chanteuses algériennes telles que Nacima, Beihdja Rahal, Zakia Kara Terki, Rym Hakiki, des artistes venant du Maroc, Tunisie, Irak , Jordanie…C'est une première expérience du chant féminin arabe. Il y a eu des récitals qui ont drainé du monde, comme Lounis Aït Menguellet, Alloua, Samir Toumi, Hamidou… Le théâtre de plein air du Casif, était un espace pour jeunes. Il s'agit d'avoir une diversité artistique et culturelle. On a accès à un large public en pratiquant des prix économiques ne dépassant guère les 300 DA. Pour vous dire, à la salle Atlas, une famille entière, quel que soit son nombre, payait uniquement 100 DA. Démocratiser et brasser large. On sait que les ménages durant le Ramadhan sont éprouvés économiquement parlant. Aussi, le ministère de la Culture a soutenu avec force les programmes culturels, et ce, en donnant la chance à tous. -Justement, vous avez élargi les activités aux autres wilayas. C'est ambitieux… Oui, toutes les activités et autres concerts ayant eu lieu à Alger ont été programmés dans une dizaine de wilayas comme Relizane, Mostaganem, Mascara, Chlef, Djelfa, Annaba, Constantine, Boumerdès…Il n'y a pas eu de centralisation des activités (à Alger). Nous avons eu une réaction positive localement. Des wilayas ont participé, même modestement à travers le transport ou l'hébergement… Et le public a été attentif et réceptif de la qualité et l'offre des prestations de l'ONCI. -C'est aussi une occasion pour les artistes nationaux de se produire dans les différentes wilayas… Sans exagérer, 90% de la programmation comprend des artistes locaux et qui sont passés aux festivals de Timgad, Djemila, Cirta, au Casif…. Je sais qu'on ne peut pas satisfaire tout le monde. -Le Festival de Timgad est foncièrement panarabe … Au contraire, Timgad est un festival international, qui regroupe des chanteurs marocains, africains, algériens, tunisiens, libanais et d'Amérique latine, de France, d'Espagne… Par contre, Djemila est un festival de la chanson arabe. Un festival relié au monde arabe. Malgré le contexte actuel du monde arabe, la Tunisie, la Libye, la Syrie, le Liban, les pays du Golfe y ont participé. -Que devient le projet de fédération des festivals maghrébins ? En ce qui concerne les festivals maghrébins, il y a des circonstances. Nous sommes pris par l'événement culturel «Tlemcen, capitale islamique de la culture» et puis on est entrés dans la préparation de Djemila et Timgad ainsi que les activités du mois du Ramadhan. Cela demande de la communication. Le Festival de Carthage a été reporté. Les Marocains ont participé à l'ouverture du Festival de Timgad. Je souhaite que d'ici l'année prochaine, on pourra au moins créer une plateforme maghrébine des festivals. -D'autres projets immédiats… Nous préparons la célébration du 50e anniversaire du 17 octobre et de l'indépendance. Nous allons ouvrir l'antenne de l'ONCI à Tipasa (Chenoua) et la direction régionale de l'ONCI à Constantine. Le programme de «Tlemcen, capitale islamique de la culture» continue jusqu'en avril 2012. Il reste une trentaine de semaines culturelles internationales ainsi que les semaines culturelles des wilayas, les activités littéraires et médiatiques… C'est un vaste programme conçu par un travail d'équipe.