185 festivals culturels en Algérie. Un seul financement : celui du ministère de la Culture. Un “désintérêt” des acteurs économiques de l'action culturelle. Une politique des festivals qui fait défaut. Dans le cadre de ses activités culturelles spécial Ramadhan, l'espace Mille et Une News a accueilli avant-hier soir, à partir de 23h, Lakhdar Bentorki, directeur de l'Office national de la culture et de l'information (Onci) et non moins commissaire du Festival international de Timgad. Le thème de cette rencontre gravitait autour de : “Quelle politique pour les festivals en Algérie ?” Dans son préambule, l'intervenant a tenu à préciser, qu'en général, “le festival est un moyen de promotion culturelle et touristique”. Et d'ajouter, qu'en Algérie, il existe “185 festivals”. Selon lui, ils sont importants pour les villes où ils se déroulent. Pour étayer ses propos, M. Bentorki donne l'exemple de la ville de Djemila (près de Sétif) qui accueille depuis 7 ans le Festival arabe de Djemila. Depuis la création de cet événement, cette localité a bénéficié de beaucoup d'avantages (gaz, infrastructures…). Toutefois, il regrette l'inexistence d'une réelle politique permettant l'évolution, le développement, voire le perfectionnement des festivals dans notre pays. En effet, l'orateur déplore que “le ministère de la Culture soit l'unique source de financement de ces évènements culturels”. “L'activité culturelle concerne tout le monde. Le ministère n'en est que le moyen”, a-t-il déclaré. Car la culture est en perpétuelle mouvement. “Grâce aux festivals, on découvre chaque année de nouveaux talents, de nouveaux visages”, a-t-il confié. Festival cherche sponsor désespérément “Il faut arriver à être présent. On a le droit d'exister”, c'est ce qu'a déclaré Lakhadar Bentorki à propos de la profusion des festivals en Algérie, 185 au total. Un nombre qu'il qualifie de “peu” vu l'immensité du territoire national. Cependant, ce n'est pas le nombre qui importe mais la qualité. Sur ce sujet, le directeur de l'Onci abonde dans ce sens, affirmant que si l'Algérie est arrivée à organiser différentes manifestations -que ce soit à l'échelle nationale, régionale, locale ou internationale-, il reste beaucoup à faire. “On n'est pas encore arrivé au sommet de la perfection. On souhaite que les festivals existants s'améliorent (…) car mon identité c'est ma culture”, a-t-il déclaré. Ce qui permettra, à coup sûr, d'élever le niveau de la culture dans notre pays. Pour lui, cela n'est possible qu'avec l'aide des médias, qui, à travers les articles et autres comptes rendus, permettent aux organisateurs de se corriger et de s'améliorer. L'autre élément incontournable -le nerf de la guerre- n'est autre que le volet sponsoring. “La culture se fait par et avec tout le monde. Les festivals ne peuvent se faire seuls. Ils ont besoin d'un sponsoring. Un acte qui permettra de créer une action culturelle qui contribue à la construction de la société”, a-t-il également avancé. Pour ce faire, il estime que les acteurs économiques doivent participer de manière effective dans la vie culturelle du pays. Depuis qu'il est commissaire du Festival international de Timgad, il a “écrit chaque année entre 100 et 150 demandes de sponsors” qui sont restées sans réponse. En outre, tout au long de cette rencontre-débat, Lakhadr Bentorki n'a eu de cesse de répéter que “l'action culturelle en Algérie n'est pas le monopole établissements publics”, que beaucoup de jeunes sont à la tête d'évènements, créant ainsi une dynamique culturelle à travers le territoire national, même si cette dernière n'est pas totalement suivie par les grands acteurs économiques et les collectivités locales.