Près de 8 239 000 élèves rejoindront dimanche les bancs de l'école. La rentrée scolaire pour l'ensemble des wilayas du pays est fixée cette année pour le 11 septembre 2011. Cette rentrée verra, selon les promesses du ministère de l'Education, l'application du nouvel aménagement du temps scolaire dans le cycle primaire. Un aménagement consistant en l'allègement de la journée scolaire tout en prévoyant des espaces horaires permettant d'exercer des activités périscolaires. Ce sujet, pour rappel, a suscité des interrogations de la part des parents d'élèves, des syndicats, des pédagogues, des enseignants eux-mêmes et des directeurs des établissements. Ces derniers, dont la plupart peignent à trouver de l'argent pour recruter un enseignant de dessin ou de musique, ne comprennent pas comment le ministère compte-t-il gérer cette situation. «Certains établissements n'ont pas une salle de lecture, ni un espace pour exercer le sport, ni un poste budgétaire pour recruter des enseignants pour le dessin ou autre discipline, alors pourquoi parle-t-on de l'ouverture de l'école après les horaires de travail», explique un directeur d'une école ayant requis l'anonymat. Celui-ci fera remarquer que sur le plan pédagogique il s'agit là d'une démarche intelligente, mais il faudrait qu'elle soit accompagnée d'une activité culturelle, prodiguée par des enseignants qualifiés. D'aucuns estiment que l'objectif visé à travers la révision du rythme scolaire est de diminuer la contrainte pédagogique de l'enfant, cependant cette démarche n'aboutira pas si elle n'est pas suivie d'un allègement des programmes et la création d'une activité culturelle réelle. Les parents d'élèves ont aussi affiché leur inquiétude quant au déséquilibre que peut provoquer cette décision. Du côté du ministère, l'on se veut optimiste, mais pas du tout convaincant puisqu'il n'apporte aucune réponses aux interrogations de la famille éducative et les concernés. Inquiétude des parents d'élèves Le ministère n'évoque pas la problématique de l'allégement des programmes. Le département de Benboudiz explique que le nouveau volume horaire est composé de 28 séances, de 45 minutes obligatoires, réparties du dimanche au jeudi de 8h à 11h15 et de 13h à 14h30. Il se densifie avec de l'âge de l'élève. Les séances à partir de 14h30 ainsi que celles du mardi après-midi sont réservées à des activités périscolaires, qui ne sont nullement «obligatoires». Sur ce point, les personnes interrogées soulèvent une multitude de questionnements. «Le ministère va-t-il recruter des enseignants, ou procédera-t-il au recrutement d'autres enseignants ? L'école n'est pas une garderie», se révolte une enseignante. Les parents d'élèves s'inquiètent aussi du fait que le ministère explique clairement que le maintien des élèves après 14h30 n'est pas une obligation. «Connaissant les pratiques de certains établissements, les élèves seront tous renvoyés chez eux. Nous voulons que l'activité culturelle soit une obligation», insiste un parent d'élève. Outre la décision prise par le ministère cette année, la programmation pour les élèves accusant des retards dans les matières mathématiques et en langue arabe, deux séances de médiation pédagogique les dimanches et les jeudis à partir de 14h30. Le recrutement sur la base d'une licence De l'avis des responsables du département de Benbouzid, le réaménagement du temps scolaire dans le cycle primaire, bien qu'il allège la journée de l'élève, permet durant l'année de gagner sur le cycle primaire un volume horaire global conséquent. «Ceci permettra de mieux aérer et distribuer les programmes d'enseignement sur les cinq années de ce cycle. Par ailleurs, il n'implique en aucune façon l'instauration de l'horaire continu. Bien au contraire, le temps réservé à la restauration se situe entre 11h15 et 13h», arguent les responsables du ministère de l'Education. Sur un autre registre et en matière d'équipement des établissements scolaires, le ministre de l'Education affirme, fait que contredisent les enseignants, que l'ensemble des lycées sont équipés d'un laboratoire d'informatique et certains sont même dotés d'un deuxième laboratoire. «Ces derniers comprennent 15 micros et un serveur avec accessoires. 1679 lycées sont programmés pour bénéficier d'un deuxième laboratoire. 210 nouveaux lycées sont inscrits pour y être dotés», expliquent les responsables du ministère. Selon le conseiller à l'information au niveau de ce département, 1467 collèges sont dotés d'un laboratoire, l'opération se poursuivra, d'ici une année, pour le reste des collèges. Pour les écoles primaires, il est question de fournir à chaque établissement dix micro-ordinateurs. S'agissant de l'encadrement pédagogique et de la formation, le ministère affirme qu'un programme de formation à l'initiation à l'informatique a été lancé et a touché l'ensemble des inspecteurs, des enseignants du secondaire et 63 000 enseignants du moyen. Concernant le recrutement des enseignants, le département de Benbouzid rappelle que depuis 2001-2002, le recrutement se fait désormais sur la base d'une licence de spécialité pour enseigner dans les différents cycles. A partir de l'année en cours, le diplôme de master est exigé pour le recrutement dans l'enseignement secondaire.