Accompagné par la commission ministérielle de prise en charge des sans-abri, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbas, a annoncé, lors de la visite d'inspection qui l'a conduit, avant-hier, dans des quartiers de la capitale des mesures « afin de sauver les enfants exploités par les leurs dans la pratique de la mendicité ». Le phénomène, atteste le ministre, prend des proportions graves. C'est un fait gravissime, signale-t-il expressément, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Pour y mettre un terme, le département de Ould Abbas, avec l'apport des services de sécurité et du ministère de la Justice, composante de ladite commission, compte, à en croire les dires du ministre cités par l'APS, lancer une opération « ambitionnant de rassembler les sans-abri et de les orienter vers des centres spécialisés ». C'est ainsi que les enfants seront pris en charge au niveau des centres relevant du ministère de la Justice, dira le ministre. Quant aux femmes, autre catégorie fragilisée, elles seront orientées vers les centres du SAMU social où elles peuvent s'initier à des métiers qui « favoriseront leur insertion dans la société », justifie M. Ould Abbas. L'opération en question fait écho à celle déjà lancée en décembre 2003 qui vise à assurer le gîte et le repas à ces « nécessiteux ». Le ministre rappellera que l'opération a « abouti à de bons résultats ». Preuve en est « le nombre des sans-abri a connu une décrue », selon le ministre. Et cela grâce aux centres installés, se félicite M.Ould Abbas. Il fera savoir, en outre, que « l'Etat consacre 8 % du revenu national à la prise en charge des catégories aux besoins spécifiques ». Quelque 16 778 sans-abri, dont un nombre élevé se trouve dans la capitale, ont été recensés suite au lancement de l'opération en 2003. Cette population est repartie comme suite : 12 000 sans-abri de sexe masculin et 4000 de sexe féminin. Il précisera, par ailleurs, que le nombre de malades mentaux est de 18 000, alors que celui des malades chroniques est de 1700. De plus, il est à noter que la commission a pu convaincre plusieurs sans-abri réfractaires d'habitude à ce genre d'opération. Les personnes rencontrées ont chacune une histoire et des ennuies qu'il faille prendre en compte.Le ministre déclarera que son ministère a à cœur de « couper les ailes à ceux qui exploitent ces enfants et femmes ». « Des réseaux exploitent la misère des gens », signalera le ministre à la Radio nationale.