Main dans la main et tambour battant, ils étaient environ 30 000 personnes vendredi à reprendre le chemin de la place Tahrir ; la plus importante manifestation au Caire depuis le début du Ramadhan. Le Caire (Egypte) de notre correspondante En tête de cortège se tenait Ghonim, le blogueur le plus connu d'Egypte. La plupart de partis présents étaient laïques et de gauche. Leurs revendications : l'arrêt des comparutions de civils devants des tribunaux militaires, l'expulsion de l'ambassadeur d'Israël et l'arrêt des exportations de gaz vers Israël. Quelques manifestants se sont d'ailleurs rendus à l'ambassade d'Israël et cassent le mur construit par les autorités pour renforcer la sécurité de l'ambassade. Parmi d'autres revendications du cortège : la tenue rapide d'élections législatives et présidentielle. Des manifestations de moindre importance ont aussi eu lieu à Alexandrie et à Suez.;Une présence d'envergure à souligner lors de cet évènement : les supporters de l'équipe de foot la plus populaire d'Egypte, le Ahly du Caire, qui composaient l'un des noyaux le plus dur de manifestants. Suite à des heurts qui ont fait 130 blessés dont 78 policiers lors d'un match mercredi dernier contre l'équipe d'Assouan, ces manifestants d'un nouveau genre ont profité de la manifestation pour demander le limogeage du ministre de l'Intérieur. Les grands absents de ce vendredi étaient les Frères musulmans et les salafistes. Une absence probablement motivée par le soutien qu'ils apportent à l'armée et la prise en compte de l'opinion publique, de plus remontée contre les manifestants. Les Cairotes les accusent d'être responsables de tous leurs problèmes quotidiens, notamment ceux liés au tourisme qui se porte très mal en Egypte actuellement.L'armée a évacué jeudi la place Tahrir de ses militaires et a laissé aux manifestants jusqu'à minuit vendredi pour quitter les lieux. Si samedi les manifestations continuent de bloquer la place, la circulation au Caire risque d'être sérieusement ralentie ; la place Tahrir étant un carrefour desservant de nombreux axes de la capitale, la colère des habitants, déjà palpable contre les manifestant pourrait alors redoubler…